1. Employé absol. Il s'ébahissait : − Pas possible!... Ah bah!... En vérité?... pas de chance au bilboquet! (Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., 9, p. 203).Les nigauds s'ébahissent, béant d'admiration (Léautaud, Théâtre M. Boissard,t. 2, 1943, p. 259):2. ... à mesure qu'ils en [du palais] approchoient, le vieux et la vieille s'ébahissoient de plus en plus, et Trésor des Fèves auroit craint de troubler leur joie.
Nodier, Trésor des Fèves et Fleur des Pois,1833, p. 57.
2. En constr. prép. S'étonner, manifester un grand étonnement. a) S'ébahir à + subj. ou inf.L'amour à la Werther qui s'ébahit d'aise à regarder une Lolotte beurrant des confitures à des marmots d'enfants (Barb. d'Aurev., Mémor., 1,1838, p. 55).Pour m'ébahir au torrent qui tonnait au-dessus de moi, ou aux vapeurs de la tempête qui s'amoncelaient à mes pieds (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 511).
b) S'ébahir de.Dans le métier de philosophe, il est essentiel de ne pas comprendre. Il leur faut tomber de quelque astre, se faire d'éternels étrangers. Ils doivent s'exercer à s'ébahir des choses les plus communes (Valéry, Variété II,1929, p. 26).− S'ébahir de + inf. ou (de ce) que.Tous ces gens s'ébahissent de voir passer cet équipage de fous (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 287).Je m'étais souvent ébahie que Nadine se donnât si aisément à des inconnus (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 72).
c) S'ébahir devant.Nous nous ébahissions devant l'acte de pitié de ces magistrats excusant une pauvre mère (Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 189).
d) S'ébahir sur.Nous nous ébahissons longuement sur la présence en ce lieu saint de ce bazar à dix-neuf sous (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 44).Rem. On rencontre ds la docum. l'emploi adj. du part. prés. Une femme relevant son baby tombé qui est une ébahissante surprise de réalité et d'élégance (Huysmans, Art mod., 1883, p. 221).