2. Première utilisation que l'on fait d'une chose. Le maître des cérémonies venait ensuite, devant le bureau du corps législatif, une douzaine de députés (...) ayant au milieu d'eux la grande taille du Nabab dans l'étrenne du costume officiel (A. Daudet, Nabab,1877, p. 106).Avoir l'étrenne de qqc. Être le premier à s'en servir, à en jouir. J'ai pris un bain domestique en sortant de mon lit neuf, dont j'ai voulu avoir l'étrenne (Maine de Biran, Journal,1816, p. 209).Seigneur Caton (...) vous devriez essayer de lancer le disque de Rémus. Depuis six cent quatre vingt dix ans qu'il est là, sur sa borne, personne ne l'a lancé; vous en auriez l'étrenne (Dumas père, Catilina,1848, I, 2, p. 38):1. − Allez donc, fit le jeune homme en lui serrant la main. Vous avez mis votre nouvelle robe, ajouta-t-il, elle vous sied à merveille.
− Au fait, c'est vrai, dit Musette; c'est comme un pressentiment que j'ai eu ce matin. Marcel en aura l'étrenne.
Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 234.
− Fam. Avoir l'étrenne d'une femme. Lui faire perdre sa virginité. S'il ne l'a pas eue, il va l'avoir... et il n'en aura pas l'étrenne (Zola, Bonh. dames,1883, p. 667).
− P. iron. Offrir à qqn l'étrenne de sa barbe (c'est-à-dire de ses joues débarrassées de la barbe). L'embrasser immédiatement après avoir été rasé. Revenez demain en sortant de chez le coiffeur. Je vous embrasserai; vous me donnerez l'étrenne de votre barbe (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 183).