1. Blesser ou tuer une personne en lui perçant le ventre de manière à en faire sortir les entrailles. Synon. éventrer.Il avait un deuxième coutelas à la main (...) et il m'eût étripé si j'avais fait un pas en avant (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 175):1. Juan pousse un cri et tombe sur un genou, saisissant à la cuisse Barraou qui lui arrache les cheveux, et le frappe, à coups redoublés, dans les reins; d'un coup de revers, il lui étripe le ventre. Terrassés tous deux, ils roulent dans la poussière ...
Borel, Champavert,1833, p. 57.
− Part. passé en emploi adj. Vidé de ses entrailles. Yeux arrachés, ventres étripés (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 717).
− P. anal. On l'entendit qui étripait le fourrage (Giono, Chant monde,1934, p. 279).Village étripé et qui perd ses boyaux dans les champs (Giono, Gd troupeau,1931, p. 242).
− Emploi pronom. à valeur réciproque. [Souvent dans un sens atténué] Se battre au corps à corps, échanger des coups violents. On ne songeait plus qu'à s'étriper, les coups donnés et reçus ayant tourné tous ces hommes en bêtes fauves (Pourrat, Gaspard,1925, p. 276).On ne parle que de s'étriper, de « se bouffer », de donner des « calottes » (Morand, 1900,1931, p. 40).
− Part. passé en emploi subst. Nous avons dix-huit étripés, dans ce petit pavillon là-bas. Tenez, c'est de la bouillie humaine (Goncourt, Journal,1871, p. 763).Tous les gazés, tous les déchirés (...), les étripés, les exsangues et les autres (Vialar, Risques et périls,1948, p. 18).