ÉCHASSIER, subst. masc.
A.− ORNITHOLOGIE 1. Au plur. Ordre d'oiseaux dont les longues pattes dénudées ressemblent à des échasses. Ordre des échassiers.
2. Oiseau appartenant à l'ordre des échassiers. Un échassier. Tout dormait, à part de petits échassiers qui marchaient sur les feuilles de nénuphar sans enfoncer (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 207).Le vol de quelques échassiers entre les herbes minces de la rive (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 412).− Empl. en appos. avec valeur d'adj. Oiseau échassier. [Des] jambes aussi dénuées de mollets que les pattes échassières d'un héron (Gautier, Fracasse,1863, p. 114).
B.− P. anal. Personne grande et maigre montée sur de longues jambes. Le cabot s'esquivait, laissant la garde du comptoir à un grand échassier à calotte de velours, un ancien pion qui lui tenait ses livres (Huysmans, Marthe,1876, p. 91).−
Empl. en appos. avec valeur d'adj. Un vieillard, grand, maigre, échassier, accompagnant une jeune fille au piano (Goncourt, Journal,1856, p. 270).Rem. On rencontre dans cet emploi le fém. échassière, qui indique une adjectivation plus poussée. Marie dressait une glace ovale échassière, articulée, montée sur tige de métal à trépied, qui se haussait à volonté (Gide, Si le grain, 1924, p. 455).
Prononc. et Orth. : [eʃ
ɑsje] ou [eʃasje] comme pour échasse. Admis ds Ac. 1835-1932. La dernière éd. enregistre le mot au pluriel. Étymol. et Hist. I. Subst. 1. Ca 1150 eschacier « qui a une jambe artificielle » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6298) − ca 1370, Bérinus, 61 ds T.-L.; 2. 1606 « celui qui marche sur des échasses » (Nicot) − 1650, Stoer, Dictionnaire françois-alleman-latin ds FEW t. 17, p. 76 a; de nouv. 1896 (Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg.); 3. a) 1799 ornith. (Bulletin des sc. de la Soc. philomatique de Paris, an VII, Germinal, p. 5); b) 1866 « personne qui a de longues jambes » (Delvau, p. 122). II. Adj. 1. 1845 oiseau échassier (Besch.); 2. 1863 patte échassière (Gautier, loc. cit.). Dér. de échasse*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 55. Bbg. Arveiller (R.). Dix notules lexicol. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 103.