ÉTANÇONNER, verbe trans.
A.− CONSTRUCTION 1. [Le suj. désigne une pers., l'agent suggéré par le verbe est constr. comme compl. de moy.] Soutenir (une construction, une galerie de mine) avec un ou plusieurs étançons. Synon. usuel étayer.Les caves du Trésor étaient encombrées d'espèces au point qu'on était forcé d'étançonner les murs, prêts à se fendre sous le poids de l'or et de l'argent (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 60).L'entrée de ces galeries étant étançonnée par d'épais madriers de chêne (E. Schneider, Charbon,1945, p. 157):J'apprends qu'on a commandé des ouvriers pour étançonner le plafond de cette chapelle. On a peur qu'elle ne s'effondre sous le poids de la multitude.
Bloy, Journal,1902, p. 92.
2. [L'agent qui sert d'étançon devient suj.] Servir d'étançon à. On aperçoit tout à coup, derrière des madriers qui l'étançonnent, une singulière statue de bois (Hugo, Rhin,1842, p. 336).− P. anal. Il se trouvait en dehors de la forêt, à la naissance de ces puissants contreforts qui étançonnaient le mont Franklin vers l'est (Verne, Île myst.,1874, p. 139).
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P. métaph. Certaines inductions dont cet éblouissant démonstrateur [Marchenoir] étançonnait son système le faisaient paraître tout à fait probable (Bloy, Désesp.,1886, p. 130).♦ Emploi pronom. à sens passif. S'étançonner sur.S'appuyer, se fonder sur. Cette assertion ne s'étançonne sur aucune preuve (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 246).
B.− IMPR., vx. Étançonner la presse. Fixer la presse avec des étançons. Cf. Momoro, Impr., 1794, p. 19.
Prononc. et Orth. : [etɑ
̃sɔne]. Ds Ac. dep. 1694. Orth. étansoner ds Fér. Crit. t. 2 1787. Étymol. et Hist. Ca 1195 « soutenir (un mur) avec des étançons » (Ambroise, Guerre sainte, 4871 ds T.-L.); ca 1223 fig. (G. Coincy, Mir. Vierge, éd. V. F. König, II Chast. 10, 367). Dér. de étançon*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 8. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 314.