1. [Le compl. d'obj. désigne un discours, une œuvre...] Écourter, raccourcir : 2. ... ce serait trop étriquer le débat de réduire la protestation et la supplique de nos pétitionnaires à une plainte en faveur de pierres sculptées.
Barrès, Cahiers,t. 9, 1911-12, p. 387.
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] Restreindre, empêcher le développement de. La raideur crée la raideur, une attention trop contrainte étrique l'action en rétrécissant le champ de conscience (Mounier, Traité caract.,1946, p. 462):3. ... les deux côtés de la scène étaient comme envahis par des spectateurs privilégiés qui gênaient les passages, étriquaient l'action et ne laissaient que le fond du théâtre au décor.
A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 208.
3. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Rendre mesquin, médiocre. Ils [le concours et la réclame] surmènent, étriquent, surexcitent et gâtent l'homme (Taine, Notes Paris,1867, p. 298).Au lieu d'étriquer la vie, il épanouit devant son intelligence la part de beauté qui sommeille dans le médiocre (Barrès, Homme libre,1889, p. 162).♦ Emploi pronom. réfl. Constantin Guys (...) a vieilli, s'est étriqué, estompé, engrisaillé (L. Daudet, Idées esthét.,1939, p. 250).
− Arg. Étriquer la peau à qqn. ,,Le rosser`` (Esn. 1966). Rem. On rencontre ds la docum. a) Étriquage, subst. masc. Action d'étriquer. Des costumes bouffes pour des opéras-comiques, très bouffes, presque hoffmannesques, mais que l'étriquage du costumier a tout-à-fait déflorés comme extravagance de plis (Goncourt, Journal, 1861, p. 887). b) Étriquement, subst. masc. Action d'étriquer; état de ce qui est étriqué. L'aspect général manque de grandeur, avec l'étriquement moderne de la coiffure, du drap noir et de la redingote (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 289). Pas un pli d'étriquement, une ampleur ajustée, une aisance stricte (Arnoux, Roi, 1956, p. 189).