3. Assister qqn (de qqc., ou absol.).Aider quelqu'un en le servant, secourir. Assister un malade, un prisonnier : 8. Les pauvres femmes en couche étaient surtout l'objet de sa compassion; toutes les fois qu'elle [sainte Élisabeth] le pouvait elle allait se mettre à côté de leurs misérables lits, les assistait et les encourageait.
Montalembert, Hist. de ste Élisabeth de Hongrie,1836, p. 55.
9. « (...) laissez-moi vous assister et vous soigner ». Elle [sœur Hélène] avait la fièvre, disait-elle, mais ses mains étaient glacées, et elle était agitée d'un tremblement nerveux.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3,1855, p. 221.
10. Il [Césaire] savait fort bien que les prêtres rendaient des services, de grands services aux plus pauvres, aux malades, aux mourants, assistaient, consolaient, conseillaient, soutenaient, mais tout cela moyennant finances...
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Père Amable,1886, p. 216.
11. ... vous, ses voisins, du même métier de paysan, de sa trace, selon votre expression, venus pour l'assister et le servir une dernière fois; lui [Janouét], enfin, couché sur son lit de jeunes tiges, comme un lit de drapeaux : quelle sérénité! quelle grandeur!
Pesquidoux, Le Livre de raison,1932, p. 69.
SYNT. Assister des mendiants, les pauvres. Cf. encore assister qqn de ses conseils, assister de son amitié dans une circonstance douloureuse (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 95).
Rem. La constr. est vieillie quand le compl. indir. est un terme concr. assister ses amis de sa bourse (Ac. 1798).
♦ Loc. proverbiale vieillie. Dieu m'assiste! Dieu vous assiste (Verne, Les Enfants du capitaine Grant,1868, p. 91).,,Façon de parler familière, dont on se sert quand une personne éternue. On s'en sert aussi presque toujours, lorsqu'on veut marquer à un pauvre qu'on n'a rien à lui donner`` (Ac. 1798).
♦ Proverbe. ,,Dieu assiste trois personnes : les enfants, les fous, les ivrognes.`` ,,Dieu veille sur ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes`` (Lar. 19e). La tournure anc. était ,,Dieu assiste à trois personnes...`` (Ac. Compl. 1842).
♦
Spéc. [Souvent en parlant d'un prêtre] Assister un malade, un condamné à mort. L'aider à mourir : 12. L'agonie n'est pas la fin, mais la lutte pour la fin, vers la fin; à cette lutte nous participons, aidant le moribond à lutter (comme dit Heidegger, nous n'assistons pas à la mort, nous assistons le mort)...
Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 432.
SYNT. Demander un ministre de cette religion [protestante] pour l'assister dans ses derniers momens (Constant, Wallstein, 1809, p. 200), obtenir un prêtre de sa religion pour l'assister dans ses derniers moments (Mmede Staël, De l'Allemagne, t. 2, 1810, p. 333).
♦
Assister un prisonnier (ou une personne hospitalisée). ,,Pourvoir [un détenu] d'aliments, de vêtements, d'argent`` (Esn. 1966), expr. passée dans le domaine de l'arg. Synon. porter le panier :13. J'assiste ma femme (...) qui tire six marquets de ballon. (...) je viens en aide à ma maîtresse (...) qui fait six mois de prison.
J. Lacassagne, L'Argot du« milieu », préf. de F. Carco,1928, p. 9.
Rem. 1. La lang. du cin. emploie la loc. brachylogique assister un film, au sens de « y collaborer en tant qu'assistant, participer à sa réalisation » :
14. La Roue, que filma, voici plus de deux ans, Abel Gance, et qu'assista Blaise Cendrars.
Harlaire, C.M.,1925, p. 157 (Giraud 1956).
Rem. 2. [Le suj. désigne un inanimé] Rare et littér. :
15. L'idée habite la prose; mais assiste, surveille, guide la poésie.
Valéry, Tel quel II,1943, p. 162.
Rem. 3. Emploi pronom. rare, s'assister « s'aider soi-même » (sens signalé ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill.) :
16. Cette sorte de foi que j'avais en ma prédestination poétique me faisait accueillir tout, voir tout venir à ma rencontre et le croire providentiellement envoyé, désigné par un choix exquis, afin de m'assister, de m'obtenir; de me parfaire.
Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 531.