A.− Hommage religieux rendu à Dieu, à quelque divinité, à un saint; p. ext., vénération de caractère religieux accordée à un être, à un objet privilégié : 1. C'est toujours, si l'on veut, l'âge du Fils de l'homme : mais où l'homme passe du culte de l'homme-Dieu, du Verbe fait homme, au culte de l'Humanité, du pur Homme.
Maritain, Humanisme intégral,1936, p. 23.
2. ... comme organe national le Shintoïsme comprenait le culte de l'Empereur (Tennoïsme), le culte de la famille impériale, le culte des temples. Le culte de l'Empereur repose sur la croyance que l'Empereur est l'incarnation de la Déesse du soleil.
Philos., Relig., 1957, p. 5413.
♦ Culte domestique ou privé (p. oppos. au culte public). Lectures pieuses, prières faites en commun à l'intérieur d'une même famille.
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THÉOL. CATH. Culte de latrie. Culte dû à Dieu seul. Culte de dulie. Culte rendu aux saints. Culte d'hyperdulie. Culte rendu à la Sainte Vierge. Cf. auxiliateur, ex. 1 :
3. Le majestueux Mahométan, si noblement hospitalier, trouve naturel de punir de mort ce qu'il nomme idolâtrie, et notamment la Trinité de nos théologiens, le culte de la Vierge, les autels dressés à tel saint ou à tel autre.
Alain, Propos,1931, p. 1041.
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Au fig. Vénération très profonde portée à une personne, à une chose. Vouer un culte à qqn. Le culte d'adoration que Racine voue à Louis XIV n'est limité par rien, sauf par Port-Royal (Mauriac, Vie Racine,1928, p. 148):4. Le besoin de se soustraire à la tyrannie du temps et de se dissoudre dans l'extase répond chez lui [Baudelaire] à ce goût de l'infini et à ce culte de la beauté qu'il n'a cessé d'associer jusqu'au moment de ses dernières tortures spirituelles et morales.
Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 380.
♦ Culte de la personnalité. Vénération excessive manifestée par une collectivité à l'image d'un chef politique, au détriment des intérêts de cette collectivité.
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Poét. Se vouer au culte des Muses. S'adonner aux belles-lettres, à la poésie : 5. L'auteur d'Épicharis, d'Abel, du Mérite des femmes, enlevé avant le tems au culte des Muses, emporte leurs regrets et vivra dans leur souvenir.
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 392.
SYNT. a) Le culte des ancêtres, des héros, des morts; le culte de la cité, de la famille, de la patrie, de la tribu; le culte de la terre (cf. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 156); le culte de l'amitié, de l'art, de la force, de l'honneur, de la raison. b) Le culte de l'argent (Rob.), des idoles.