TOBOGGAN, subst. masc.
A. − SPORTS (d'hiver), région. (Canada). Traîneau canadien sans patins, fait de planches recourbées à l'avant, appelé aussi traîne sauvage; p. anal., traîneau bas à patins métalliques, utilisé par une personne assise ou couchée à plat ventre sur une piste aménagée. Synon. bobsleigh, luge.Piste de toboggan; faire du toboggan. Le toboggan américain en acier mesure 2 à 3 mètres (Vie au grand air, 1890, p. 252, col. 2 ds Gredig 1939, p. 69).− P. méton. ,,Piste ou glissade pour la pratique de ce sport, [de descente en traîneau] aménagée dans la neige et généralement avec des lacets et des ressauts`` (Gredig 1939, p. 69).
B. − 1. LOISIRS. Piste de descente à pente plus ou moins forte, aménagée dans les terrains de jeu, les parcs d'attractions et sur laquelle on se déplace dans un wagonnet ou on glisse sur les fesses. Attractions où le public devient plus acteur que spectateur: manèges, toboggans, montagnes russes, balançoires, etc. (Arts et litt., 1935, p. 76-13).L'ancien plongeoir de la piscine du Touquet, de plus de 10 mètres de haut, sert de point de départ à deux toboggans (Le Monde loisirs, 13 juill. 1985, p. xii).♦ Arg. des sports. Être sur le toboggan. Au fig. ,,Se dit du champion sur le déclin`` (Petiot 1982).
2. P. anal. a) Glissière rectiligne ou hélicoïdale permettant d'acheminer des marchandises par gravité d'un étage à l'autre. Souvent, en s'endormant, l'homme pressé pensait à (...) une maison d'où l'on enverrait les paquets et les lettres directement de la fenêtre dans la rue par des toboggans en spirale, comme dans les grands magasins (Morand, Homme pressé, 1941, p. 127).
b) ÉQUIP. Viaduc métallique, généralement démontable, établi pour la circulation automobile au-dessus d'une voie routière, un carrefour. M. Chalandon songe aussi à construire des « toboggans » provisoires permettant de doubler la circulation, par exemple, du tunnel de Saint-Cloud à la sortie ouest de Paris (L'Express, 12 août 1968, p. 13, col. 1).
Prononc. et Orth.: [tɔbɔgɑ
̃]. Plur. des toboggans. Étymol. et Hist. 1. 1691 tabaganne (Le Clerq, Nouvelle Relation de la Gaspesie, Paris, A. Amoy, p. 70), attest. isolée; 1882 tabagane (Ferland, Cours d'hist. du Canada, I, 113 ds Fried. 1960, p. 616); 2. 1890 « traîneau de descente rapide dans une piste aménagée » (P. de Coubertin, Universités transatlantiques, 140 ds Höfler Anglic.); 3. 1890 « piste pour de tels traîneaux » (Id., op. cit., p. 141 ds Bonn., p. 156); 4. 1904 « piste glissante de forte pente constituant un jeu de parcs d'attraction » (Le Sport universel illustré, 10 juillet, 436b ds Höfler Anglic.); 5. [1916 (Paris d'apr. Esnault, Notes compl. Poilu)] 1927 « dispositif de transports d'objets ou de produits en vrac ressemblant à une piste de toboggan » (Champly, Nouv. encyclop. prat., t. 4, p. 184). Empr. à un terme indien du Canada du groupe algonquin désignant un traîneau léger qui, à côté des transcr. fr., est att. en angl. d'Amérique du Nord dep. 1829 ( tobogin, 1846 tarboggin « un tel traîneau utilisé sur des pentes pour se distraire », 1850 tobaugan ds NED, 1870 toboggan « nom indien » ds DAE), empl. 3 et 4 corresp. à l'expr. toboggan slide att. dep. 1884 (NED Suppl.2) désignant une piste aménagée pour des descentes en traîneau ou pour des jeux de glissades (1898 ds Americanisms). Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 256. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 250. − Gredig 1939, p. 69. − Johnson Mots angl. 1986, pp. 482-483. − Quem. DDL t. 27.