a) Fait de délivrer quelqu'un (ou de se délivrer) de ce qui est une entrave, une gêne, un poids. L'espoir de la libération spirituelle est la plus triste chimère qui puisse tourmenter le cerveau humain (Green, Journal,1940, p. 4):3. Ce qu'on appelle la libération sexuelle est-elle aussi profonde qu'on voudrait bien le croire, et tout ce bruit que l'on fait autour, (...) ne rend-il pas compte d'un mouvement superficiel alors que les blocages restent identiques?
Le Sauvage,avr. 1975, p. 41, col. 2.
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P. méton. ♦ État ou sentiment de celui qui se trouve libéré. Elle éprouvait à pleurer une sorte de libération (Arland, Ordre,1929, p. 225).Ah! si j'avais eu l'idée de tenir un journal, dans ces moments-là, quelle libération c'eût été pour moi, quel profit! (Green, Journal,1931, p. 62).
♦ Celui qui incarne cette libération. Elle n'était pas comme cela lorsque j'ai fait sa connaissance, et c'est à cause de cela que je ne puis la supporter et que j'ai tellement besoin de toi parce que tu es une libération (Butor, Modif.,1957, p. 147).
− En partic. Libération de la femme. Ensemble des luttes menées par les femmes pour refuser les conventions, détruire les clichés traditionnels et faire reconnaître leurs droits (en particulier ceux de figurer à part entière dans la vie économique et sociale, de choisir leur maternité). Mouvement de libération de la femme, abrégé M.L.F. Il vaudrait mieux dire : « Les femmes qui se libèrent » et non « libérer les femmes ». Car il est essentiel que la libération des femmes soit leur œuvre propre (G. Halimi, La Cause des femmes, Paris, Grasset, 1973, p. 166).
b) Fait de dégager quelqu'un (ou de se dégager) d'une obligation. −
En partic. ♦ Décharge d'une dette. Libération par prescription; legs de libération. L'écriture mise par le créancier à la suite, en marge ou au dos d'un titre qui est toujours resté en sa possession, fait foi quoique non signée ni datée par lui, lorsqu'elle tend à établir la libération du débiteur (Code civil,1804, art. 1332, p. 240).
♦ Renvoi d'un militaire dans ses foyers à la fin de son temps de service ou à sa démobilisation. Libération d'une classe, d'un contingent. Tout militaire engagé, rengagé ou commissionné sous le régime de la présente loi, a droit de recevoir, au moment de sa libération, un pécule d'une valeur de 5000 à 12500 fr, selon la durée de ses services ininterrompus (J. O., Loi rel. recrut. arm., 1928, art. 80, p. 3822).V. appelé ex. 4.