BOSTON1, subst. masc.
JEUX. Jeu de cartes, d'origine américaine, proche du whist, se jouant avec quatre personnes, cinquante-deux cartes et des paniers de fiches. Table de boston : Mon père allait faire sa partie d'échecs, de trictrac ou de boston chez quelque douairière de l'ancienne génération de Mâcon, ...
Lamartine, Nouvelles Confidences,1851, p. 73.
−
P. ell., cour. Partie de boston. Faire un boston, jouer au boston. Entre deux bostons ... les vieilles femmes avec lesquelles la veuve Crochard caquetait tous les jours, avaient réussi à réveiller dans le cœur glacé de leur amie quelques scrupules sur sa vie passée (Balzac, Une Double famille,1830, p. 256).Rem. On rencontre dans la docum. le subst. masc. bostonien (L.-B. Picard, La Petite ville, 1801, p. 153). Synon. p. ell. de whist bostonien (cf. étymol.).
Prononc. : [bɔstɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1785 jeu wisk bostonien (Journal de Paris, Suppl. déc. 27, p. 1498 dans Barb. Infl. 1919, p. 14); 1792 whist bostonien (Encyclop. Méthod. Jeux); d'où p. abrév. 1800 boston (Boiste). Dér. du topon. Boston (Bonn.; Barb., loc. cit. et Mod. Lang. R., t. 16, p. 256; Mack. t. 1, p. 186), capitale du Massachusetts aux États-Unis. Jeu inventé par des officiers de la flotte fr. lors de la Guerre d'Indépendance des États-Unis, prob. pendant le siège mis devant la ville du même nom par les Anglais et les Français [1775-6]. Cf. le nom de 2 îles situées au large du port de Marblehead au nord de Boston : Great et Little Misery, qui correspondent aux termes techn. grand misère et little misère, relatifs au même jeu. (Encyclop. brit. t. 3, p. 995a et NED, s.v. Misère); l'angl. boston, seulement attesté dep. 1820/21 (NED, DAE), est empr. au fr. (NED). Fréq. abs. littér. : 45.
DÉR. Bostonner1, verbe intrans.,jeux. Faire une partie de cartes appelée boston. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes.− [bɔstɔne]. − 1reattest. av. 1850 (Balzac dans Guérin); dér. de boston1, dés. -er.