1. a) Point le plus élevé ou partie supérieure d'une chose considérée dans sa verticalité. Synon. cime, haut2, extrémité, faîte, pointe.À l'Île-de-France j'ai vu les noirs monter au sommet des cocotiers avec la plus grande facilité (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 66):1. ... des cimes d'arbres et des toits de pavillons (...) ils semblent inviter l'hôte à pénétrer leur secret (...). Qu'un couple de cigognes en surmonte le sommet ouvragé, le calice du toit n'ombrage point une salle si déserte qu'un bâton d'encens à demi consumé n'y fume ou qu'une fleur oubliée ne s'y décolore.
Claudel, Connaiss. Est, 1907, p. 61.
SYNT. Sommet d'un arbre, d'un tronc, d'un mât, d'une échelle, d'un escalier, d'une tour, d'une voûte, d'un toit; sommets des arbres; au sommet de qqc.
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[À propos d'un élément du relief] Synon. arête, cime, coupeau1(vx), crête, front, haut2, pic3, pointe, sommité (vx ou littér.); anton. bas1, pied.Je suis né libre au fond du golfe aux belles lignes Où l'Hybla plein de miel mire ses bleus sommets (Heredia, Trophées, 1893, p. 47).V.
abîme ex. 8,
gravir A 1 ex. de Staël.
SYNT. Sommet d'une côte, d'un coteau, d'une colline, d'une falaise, d'un mamelon, d'un mont, d'une (haute) montagne, d'un pic, d'un plateau, d'un rocher, d'un talus, d'un tertre; sommets des collines, des monts, des montagnes; le plus haut sommet; atteindre, gravir le sommet.
− [À propos d'une masse liquide] Synon. de cime; anton. creux.Sommet d'une vague, des vagues, des lames. [Les] longues houles de l'océan, dont les creux et les sommets reflètent de façon différente les nuages qui courent dans le ciel (Carrel, L'Homme, 1935, p. 148).
− [À propos d'une partie du corps] Sommet de la tête, du crâne. Ces yeux étranges et ce sommet de joues si expressif qui me rappellent P, mais plus brûlantes, plus incendiées (Barb. D'Aurev., Memor. 2, 1838, p. 358).
b) P. anal. Partie haute d'une rue, d'une ville, d'un village. Synon. haut2, hauteur; anton. bas1.J'ouvrais ma fenêtre pour entendre (...) la rumeur inconnue qui grondait au-dessus de cette ville si vivante en bas, et déjà par ses sommets tout entière plongée dans la nuit (Fromentin, Dominique, 1863, p. 131).Elle courait, à demi aveugle, dans l'obscurité. Au sommet de l'avenue, pourtant, des lumières apparurent, puis descendirent vers elle en zigzaguant (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1572).
2. En partic. a) Masse ou relief faisant saillie par rapport au terrain qui l'entoure ou à une chaîne de montagnes; p. méton., massif montagneux. Synon. cime, coupeau1(vx), crête, mont, pic3, pointe, puy, sommité (vx ou littér.).Ces groupes de sommets en dos d'âne, en dents de scie, dont la masse tourne, ayant obéi, on dirait, à un mouvement voulu, et semble travaillée et comme fouillée à coup de pouce (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 174).V.
archipel ex. 1,
gravissement rem. 2
s.v. gravir.
SYNT. Sommet d'un cap, d'une île; sommet aigu, aplati, arrondi, aride, désert, escarpé, lointain, pointu, le plus élevé (d'une chaîne, d'un massif); le sommet du Calvaire, du Golgotha; sommets aigus, élevés, arrondis, couverts de neige, arides, déserts, glacés, inaccessibles; le plus haut sommet; le haut d'un sommet; au-dessus d'un sommet; atteindre, gravir un sommet; arriver, atteindre, parvenir au sommet; monter, s'asseoir au sommet; approcher, descendre d'un sommet; les plus hauts, les derniers sommets; sommets des Alpes, de l'Himalaya.
b) Au plur., abs. La (haute) montagne. Le tonnerre tombe où il veut, et quand il veut. Mais les sommets l'attirent. Certains lieux − certaines âmes − sont des nids d'orages: ils les créent ou les aspirent de tous les points de l'horizon (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 381):2. Je suis comme ces lacs des Alpes qui s'agitent aux brises des vallées (à ce qui souffle d'en bas à ras du sol); mais les grands vents des sommets passent par-dessus sans rider leur surface et ne servent au contraire qu'à chasser la brume.
Flaub., Corresp., 1853, p. 414.
3. Spécialement a) ANAT. Extrémité supérieure d'un organe. Synon. pointe.Sommet du poumon. Vous avez de petites lésions tuberculeuses, principalement au sommet gauche, voilà tout. Vous en guérirez, comme tant d'autres ont guéri (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 383).−
[À propos du cœur] Synon. de pointe.La balle lui était entrée par l'omoplate gauche, et elle était ressortie sous le sein après avoir traversé le sommet du cœur (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 253).♦ Sommet de l'acromion. ,,Angle arrondi formé par la réunion des deux bords de l'acromion`` (Lov.-Veill. 1954). V. acromion ex. 3.
b) BOT. Partie supérieure d'un organe. Anton. base.Une hampe unique s'élève, et déchire en étoile son propre sommet (Colette, Pays. et portr., 1954, p. 266).V. anthère ex. 3.
c) CONCHYLIOL. Point de départ des valves, chez les bivalves; point d'aboutissement de la spire chez les univalves. Le ligament est, comme dans l'huître, placé entre les sommets (...): comme le sommet occupe une partie considérable de la coquille, on ne peut ouvrir que très-peu les deux battans, sans s'exposer à les rompre (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 121).
d) DOCUMENTOL. ,,Désignation des points (i.e. de la position des mots-clé), dans un « schème » documentaire; ancêtres communs de deux ou plusieurs termes, dans une organisation paradigmatique univoque, ou ancêtre de tous les termes d'une arborescence`` (Cros-Gardin 1964). Un « graphe marqué du 1erdegré » est un graphe terminal où: a) à chaque sommet correspond un certain « élément » (...); b) les arêtes correspondant aux relations de subordination sont orientées; c) on privilégie un ou plusieurs sommets appelés sommets majeurs (Coyaud, Introd. ét. lang. docum., 1966, p. 60).
e) GÉOMORPHOL., HYDROL. Sommet d'un delta, d'un méandre. Partie supérieure. On place, par convention, le sommet du delta [de la rivière] (...), à la première bifurcation (Baulig1956).La courbure (...) est maximale au sommet du méandre (...). Elle se renverse au point d'inflexion (Baulig1956).
f) MATHÉMATIQUES − ALG. Sommet d'un graphe orienté (S, U) ou d'un graphe non orienté (S, E). Élément de S; point isolé d'un graphe (d'apr. Bouvier-George Math. 1979 et Le Garff 1975). Dans le graphe de la figure, l'ensemble E est constitué des sommets A, B, C, D, E, F. Deux sommets sont adjacents s'ils sont distincts et reliés par un arc (Le Garff1975).
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GÉOM. Dans l'espace affine euclidien, point d'intersection des côtés d'une figure; point commun aux génératrices d'une figure. ♦
Sommet d'un angle, sommets d'un polygone. Point(s) d'intersection des côtés d'un angle, d'un polygone. Une feuille de papier sur laquelle étaient dessinés des hexagones concentriques. Il m'expliqua qu'il fallait trouver, avant 1946, six disciples (un pour chaque sommet du premier hexagone dont, lui, il occupait le centre) (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 323):3. ... la tactique de l'armée de Versailles, dont les lignes, cette nuit-là, formaient un immense angle rentrant, le sommet à la place de la Concorde, les deux extrémités, l'une, sur la rive droite, à la gare des marchandises de la Compagnie du Nord, l'autre, sur la rive gauche, à un bastion des remparts, près de la porte d'Arcueil.
Zola, Débâcle, 1892, p. 615.
Angles opposés par le sommet, au sommet (vx). V.
opposé II A 1.
♦ Sommet(s) d'un triangle. Point(s) d'intersection des côtés de chacun de ses angles; en partic., point d'intersection des côtés de l'angle opposé au côté pris pour base. La houppette de ses cheveux gris, son œil dont le sourcil était relevé par le monocle et qui souriait, sa boutonnière en fleurs rouges, formaient comme les trois sommets mobiles d'un triangle convulsif et frappant (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 269).
♦ Sommet d'un angle solide, d'un cône. Point commun aux génératrices d'un angle solide, d'un cône. Le cône des rayons qui d'un point lumineux quelconque se rendent à la pupille, forme, après avoir traversé le cristallin, un autre cône dont le sommet frappe la rétine lorsque l'œil est bien constitué (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 366).
♦ Sommet(s) d'un polyèdre. Point(s) commun(s) à trois faces au moins d'un polyèdre. V. polyèdre I ex. de Hist. gén. sc.
♦ Sommet(s) d'une (courbe) conique propre (p. ex. une parabole, une ellipse). Point(s) d'intersection de la conique avec son axe (ou ses axes) de symétrie (d'apr. Bouvier-George Math. 1979). Sommets d'une ellipse. Le vent de l'équateur qui passe par-dessus les vents alizés et qui trace une parabole dont le sommet est toujours à l'ouest (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 347).
g) MUS. Registre le plus aigu. Synon. haut2; anton. bas1, grave.[La poésie] ne hante ni les sommets ni les abîmes de la voix (Valéry, Pièces sur art, 1931, p. 52).
h) OBSTÉTR. Présentation du sommet. À l'accouchement, présentation de l'enfant à la vulve par la tête. Dans le temps qui, dans la présentation du sommet, correspond au dégagement de la tête, le coccyx subit un mouvement de rétropulsion (Gérard, Anat. hum., 1912, p. 178).V. présentation II A 2 a ex. de Encyclop. univ.
i) PHONÉT. ,,Partie de l'articulation qui présente le maximum d'acuité, d'intensité ou de perceptibilité`` (Mar. Lex. 1951). Sommet d'une syllabe, sommet syllabique. L'accent, le ton, la sonorité de la syllabe peuvent être à sommet (...) ou à double sommet (Mar. Lex.1951).Le centre ou sommet de la syllabe, dit quelquefois phonème syllabant, est d'ordinaire un élément vocalique, mais peut être aussi une sonante (l dans angl. able), ou même une consonne (s dans l'interjection fr. pstt!) (Mar. Lex.1951).