B.− XIXeet XXes. Membre d'un groupe plus ou moins fermé (secte religieuse, loge maçonnique). Partisan d'une doctrine religieuse, politique ou scientifique, du maître qui la professe : 5. Il faut distinguer trois espèces de sectes religieuses et philosophiques en Allemagne; premièrement les différentes communions chrétiennes (...); secondement, les associations secrètes; et enfin les adeptes de quelques systèmes particuliers dont un homme est le chef. Il faut ranger dans la première classe les anabaptistes et les moraves; dans la seconde, la plus ancienne des associations secrètes, les francs-maçons; et dans la troisième, les différents genres d'illuminés.
G. de Staël, De l'Allemagne,t. 5, 1810, p. 144.
6. Toute doctrine se transforme rapidement dans l'esprit des adeptes, et d'autant plus que les adeptes sont ou deviennent plus forts que le maître.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 4, 1855, p. 332.
7. ... une doctrine n'a désormais quelque chance de faire fortune qu'en se rattachant bien largement à l'humanité, en éliminant toute forme particulière, en s'adressant à tout le monde, sans distinction d'adeptes et de profanes.
E. Renan, L'Avenir de la science,préf., 1890, p. 106.
Rem. Syntagmes rencontrés : adeptes fervents (P.-A. Ponson du Terrail, Rocambole, t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 80); le jeune adepte, d'abord présenté, puis initié (A.. Comte, Catéchisme positiviste, 1852, p. 215); adeptes d'une secte (R. de Flers, G.-A. de Caillavet, Monsieur Brotonneau, 1923, III, 5, p. 21); - de l'Église jacobine (E. Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, p. 111); des adeptes de la compagnie de Jésus (J.-A. de Gobineau, A. de Tocqueville, Correspondance, lettre de J.-A. de G. à A. de T., 1856, p. 271); - de la religion de la nature (G. Sand, Histoire de ma vie, t. 2, 1855, p. 8); les plus zélés adeptes [de la réforme] (Ch. de Montalembert, Hist. de sainte Élisabeth de Hongrie, 1836, p. 355); les adeptes du régime de Vichy (Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, L'Unité, 1956, p. 38); adeptes de la psychologie de l'évolution (P. Bourget, Essais de psychologie contemporaine, 1883, p. 70); adepte de Jansénius (J.-K. Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 57); adepte de Rousseau (G. Sand, Histoire de ma vie, t. 1, 1855, p. 47); faire des adeptes (H. Massis, Jugements, t. 1, 1923, p. 131); poursuivre, traquer, massacrer les adeptes de la réforme (A. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 43).
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P. ext., dans les domaines de l'
art ou des
sc.Personne qui participe aux activités d'un groupe relativement restreint : 8. À la fin de son étude, Sougez avoue : « De nos jours, il y a trop d'action désordonnée, trop d'adeptes nouveaux, trop d'amateurs aussi ».
A. Lhote, Peinture d'abord,1942, p. 171.
Rem. Syntagmes rencontrés. Amateur de qqc. : les adeptes des éperlans (J.-A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, 1825, p. 126); adepte de la littérature la plus symboliste et de la musique la plus compliquée (M. Proust, À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 733); adeptes du marché noir (F. Ambrière, Les Grandes vacances, 1946, p. 653); adeptes du pessimisme (J. Lemaitre, Les Contemporains, 1885, p. 163); adeptes du sport-roi (J.-R. Bloch, Destin du siècle, 1931, p. 123); devenir un - conscient de la peinture ingénue (A. France, L'Île des pingouins, 1908, p. 148).