ADIRER, verbe trans.
â
ADMIN. JUDICIAIRE. Perdre, égarer : 1. Adiré. Expression utilisée en matiÚre de documents ou de titres, pour signifier qu'ils sont égarés.
Baudhuin1968.
Rem. N'est employé qu'au part. passé.
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Dial. Ăgarer (quelqu'un ou quelque chose) : 2. Ce n'est pas lĂ le chemin, vous nous adirez (...). « Pour venir Ă ma mĂ©tairie, ce n'est pas adirant » c.-Ă -d. : il n'y a pas moyen de s'Ă©garer.
Verr.-On. t. 1 1908, p. 16.
3. Adirer. Perdre, Ă©garer quelque chose.
R. Mensire, Le Patois cauchois,1939, p. 55.
âŠ
Avoir d'adire, trouver d'adire. Ăprouver le manque, souffrir de l'absence de quelqu'un, de quelque chose : 4. A dire : « Il y a une lampe d'adire », c'est-Ă -dire une lampe manque ...
L. Vincent, La Langue et le style rustiques de George Sand dans les« Romans champĂȘtres », 1916, p. 191.
5. « On vous trouve bin d'adire », c'est-à -dire vous nous manquez, Nohant-Saint Chartier.
L. Vincent, La Langue et le style rustiques de George Sand dans les« Romans champĂȘtres », 1916, p. 191.
Prononc. : [adiÊe]. Cf. dire.
Ătymol. ET HIST. â 1170 « perdre, Ă©garer » (Les quatre Livres des Rois, 29, p. p. Le Roux de Lincy, Paris 1841 ds T.-L. s.v. adirer : Avint que a Cis... furent adnes adirez [perierant asinae Cis]) jusqu'Ă Cotgr. 1611; demeurĂ© en norm. (Dum. 1849 s.v.); spĂ©cialisĂ© comme terme jur. dep. le xives. (Gdf. s.v.) au sens de « perdre (un titre, un document) », signalĂ© en ce sens dans l'Anc. cout. de Normandie, § 87 ds Dum., Op. cit., qualifiĂ© d'anc. dep. Fur. 1701.
FormĂ© Ă partir de la loc. a. fr. a dire « qui manque », 1120-1150 estre a dire « manquer » (Li ver del JuĂŻse, Ă©d. von Feilitzen, 379 ds T.-L. s.v. dire : Trestuit istront de terre, ja uns nen iert a dire) [ds Alexis, Ă©d. Paris et Panier, 33a et 123d ds T.-L. la loc. n'en est (fut) nĂŻent a dire peut encore Ă la rigueur, s'interprĂ©ter par « il n'y a rien Ă en dire » (EWFS2) : or est s'aneme de glorie replenide, Ăo at que s volt, n'en est nĂŻent a dire (123d); l'interprĂ©tation par « il n'y manque rien » semble cependant prĂ©fĂ©rable]. Ătymol. a .fr. a dire confirmĂ© par cont. tels que xiies., ConquĂȘte de JĂ©rusalem, Ă©d. Hippeau ds T.-L. : A sa main prent sa barbe, si la desache et tire; Anchois qu'il la guerpisse, en sont cent poil a dire. â L'expr. semble n'avoir Ă©tĂ© d'abord empl. que dans un tour nĂ©gatif; cf. fr. mod. : il n'y a rien Ă redire (« Ă critiquer »). D'adire est sans doute une innovation dial., symĂ©trique de (ĂȘtre, trouver qqc.) de trop.
STAT. â FrĂ©q. abs. litt. : 2.
BBG. â Banque 1963. â Bar 1960. â Barr. 1967. â Baudhuin 1968. â BĂ©l. 1957. â Blanche 1857. â Comm. t. 1 1837. â Dupin-Lab. 1846. â Mots rares 1965. â Ritter (E.). Les Quatre dictionnaires français. Remarques lexicographiques. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 340.