ADIVE, subst. masc.
,,QuadrupĂšde originaire d'Afrique, un peu plus petit, mieux fait et plus leste que le renard.`` (La ChĂątre t. 1 1865) : 1. Les chiens sont les seuls animaux avec lesquels ils ayent fait alliance; il y en a assez ordinairement trois ou quatre par cabane; ils sont petits, et ressemblent au chien de berger de M. de Buffon; ils n'aboient presque pas; ils ont un sifflement fort approchant de l'adive du Bengale; et ils sont si sauvages qu'ils paraissent ĂȘtre aux autres chiens, ce que leurs maĂźtres sont aux peuples civilisĂ©s.
Voyage de La PĂ©rouse autour du monde,t. 2, 1797, p. 198.
2. ... les dames de la cour de Charles IX se faisaient sans cesse accompagner [d'adives] au lieu d'épagneuls. La propreté, la grùce et la vivacité de ce joli animal n'ayant pu lui faire pardonner la fourberie de son caractÚre, qui exigeait sans cesse une active surveillance, il fut bientÎt abandonné, et le chien vint le remplacer auprÚs des petites-maßtresses. Les adives n'osent pas attaquer les hommes, mais ils dévorent les enfants.
La ChĂątret. 11865.
Rem. SignalĂ© ds Ac. 1798 Suppl. 1835, ds Besch. 1845 ,,chien Ă queue droite, Ă toison d'un fauve pĂąle ou dorĂ©, des rĂ©gions chaudes de l'Asie`` et ds Lar. 20e, qui renvoie Ă corsac, oĂč il est prĂ©cisĂ© que l'adive se laisse apprivoiser. Besch. 1845 ajoute que ce mot s'emploie adjectivement : les chiens-adives, mais peut-ĂȘtre ne s'agit-il que d'un emploi en apposition.
Prononc. â Seule transcription ds Land. 1834 : a-dive.
Ătymol. ET HIST.
I.â Subst. masc. 1. 1490 adit « chacal » (Commynes, MĂ©m., VI, 7, Soc. de l'H. de Fr. ds Gdf. : [en Barbarie : Afrique du Nord] Une espece de petiz lyons, qui ne sont point plus grans que de petiz regnards, et les appeloient aditz); 2. 1553 adil « id. » (Belon, Observations, fo162 ro, Ă©d. 1553 ds Gdf. : D'une beste d'Asie nommee adil. C'est une beste entre loup et chien).
II.â Subst. fĂ©m. 1667 adive « id. » (D'Ablancourt Perrot, Afrique de Marmol ds Rich. t. 1 1680 : Les adives sont rusĂ©es). Masc. dep. Ac. 1835, au xviiies. (Encyclop. t. 1 1751) forme adire, subst. masc. Adire ds Lar. encyclop. a remplacĂ© adive de Lar. 20e.
Empr. Ă l'esp. adive « sorte de chacal du Turkestan », attestĂ© dep. ca 1330 (Infante D. Juan Manuel, El Conde Lucanor o Libro de Patronio, ed. HenrĂquez Ureña, B.A., Losada, 1941) ds Cor. (var. esp. adiva, Juan Ruiz, Libro de Buen Amor, ed. Cejador, M. 1914 ds Cor.). L'esp. adive est lui-mĂȘme empr. Ă l'ar. di'b « chacal » passĂ© en esp. avec son art. La forme fr. mod. adive est prob. un rĂ©emprunt puisque l'Afrique de Marmol, de Perrot d'Ablancourt est un rĂ©cit de voyage trad. de l'esp. (selon R. Zuber, Les « Belles InfidĂšles » et la formation du goĂ»t classique, Perrot d'Ablancourt et Guez de Balzac, 1968, p. 238 et p. 239, note 48).
STAT. â FrĂ©q. abs. litt. : 1.
BBG. â Bouillet 1859. â Privat-Foc. 1870.