A.− [En parlant d'obj. divers, en partic. dans le domaine de la peint.] Qui a l'apparence de l'agate : 1. − Numéro 469, De Troy, signé Detroy 1743, femme prenant du café : peinture vénitienne agatisée, bleu intense et profond et léger tout à la fois du ciel. Du Watteau, et du Watteau très chaud, moins la petite touche carrée. Ce tableau me fait donner à De Troy la glycie de M. Guyck.
E. et J. de Goncourt, Journal,sept. 1860, p. 796.
2. J'ai ma maîtresse assise, en chemise, sur mes genoux. Je la vois de dos, la nuque dans l'ombre. Quelques cheveux échappés, au-dessous de son oreille, frisent comme des petits paraphes noirs, comme de petites arborisations agatisées, se détachant sur le globe lumineux de la lampe posée sur la cheminée et sa figure tout éclairée dans la glace.
E. et J. de Goncourt, Journal,nov. 1861, p. 989.
3. ... elle avait un plaisir à se voir enveloppée de cette clarté miroitante où la chaude magnificence des dorures, l'opulence des parois et la somptuosité des tentures semblaient s'évaporer et se volatiliser dans un air agatisé par tous les reflets des porphyres et des jaspes.
E. et J. de Goncourt, Madame Gervaisais,1869, p. 72.
4. ... n'ayant rien de mieux à faire, je regarde la petite Abbatucci, ses cheveux potassés, ses yeux qui ont le trouble noir d'une mer avant l'orage, ses ongles agatisés, sa robe blanche à floquets cerise, l'entrebâillement sur sa poitrine de son col un peu dérangé, ...
E. et J. de Goncourt, Journal,nov. 1874, p. 1014.
5. Et je pensais au portrait de MmeSabatier par Ricard et à l'idéal portrait qu'il eût fait de cette femme si délicieusement morbide : un portrait flottant dans un frottis d'huile colorée, dans une transparente pâte agatisée.
E. et J. de Goncourt, Journal,déc. 1885, p. 511.
6. Je trouve Porel avec l'œil agatisé qu'il a dans les embarras, les contrariétés, les difficultés de son métier.
E. et J. de Goncourt, Journal,déc. 1888, p. 885.
7. Et il disait cela avec sa figure tragique, ses yeux agatisés, et avec je ne sais quelle préoccupation de tout l'être, qui me donnaient le pressentiment que lui aussi n'était pas destiné à mourir d'une mort naturelle.
E. et J. de Goncourt, Journal,mai 1892, p. 260.