1. Dépression, creux. Une vague apparence d'ibis, encore augmentée par l'enfoncement des épaules (Gautier, Rom. momie,1858, p. 154).L'assassin Louvel, à l'homicide enfoncement des yeux (Goncourt, Journal,1895, p. 874):2. Je distingue à peine, après l'avoir touché, l'encadrement et le trou du créneau devant ma figure, et ma main avertie rencontre, dans un enfoncement aménagé, un fouillis de manches de grenades.
Barbusse, Le Feu,1916, p. 244.
− En partic., GÉOMORPHOLOGIE. C'est ce qui creuse les grands enfoncements en forme de cirques (Michelet, Journal,1858, p. 437).Les saillies et les enfoncements des vallées (Amiel, Journal,1866, p. 213).
2. Partie située en arrière, en retrait d'une autre. Dans l'enfoncement d'une falaise blanche comme le lait (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 186).Sans apercevoir autre chose, à chaque échappée, que des enfoncements de feuillage (Zola, Nana,1880, p. 1255):3. ... chaque heure nous fait un peu plus bêtes, un peu plus lâches, un peu plus abominables devant le seigneur Dieu, qui nous regarde des enfoncements du ciel! ...
Bloy, Le Désespéré,1886, p. 182.
−
En partic. ♦
ARCHIT. Niche, renfoncement. Dans l'enfoncement du lit (Sainte-Beuve, Volupté,t. 1, 1834, p. 74).Elle retira sa main et aperçut dans l'enfoncement d'une loge un homme penché vers une jeune femme (Chardonne, Épithal.,1921, p. 185):4. ... c'était Odette; elle lui expliqua plus tard que n'ayant pas trouvé de place chez Prévost, elle était allée souper à la Maison Dorée dans un enfoncement où il ne l'avait pas découverte, et elle regagnait sa voiture.
Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 231.
♦ PEINT. Fond qui suggère une profondeur. (Ton excellent pour les bords d'ombres ou pour les enfoncements qu'on rend chauds ou froids à volonté) (Delacroix, Journal,1851, p. 431).