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-AGNE, suff.
Suff. mort apparaissant dans qq. subst., gén. du fém.; le sens qu'il ajoute au rad. est difficile à préciser; le dér. peut à la rigueur être regardé comme un doublet expressif du mot de base. En synchr. mod., la base reste isolable dans montagne « importante élévation de terrain » mont. Le même suff. est identifiable dans campagne mais le rad. camp- appartient auj. à une autre série morphol.; quant à champagne « vin de Champagne », il n'est qu'en réf. indir. avec les éléments morphol. dont il se compose.
Rem. Pour Dauzat Ling. fr. 1946, p. 14, on préfère montagne à mont pour éviter le ,,monosyllabisme, générateur d'homonymies gênantes et d'amphibologies``.
Prononc. − Fouché Prononc. 1959, p. 58 indique : ,,On prononce ordinairement un [ɑ] long dans il gagne, il regagne. Partout ailleurs on prononce un [a] bref, ex. bagne, campagne, montagne, ...``
Étymol. − -agne reproduit le lat. -anea, plur. neutre (ou fém. sing.) de -aneus pris substantivement. Rem. Pour Nyrop t. 3 1936, § 151, ,,ce suffixe aujourd'hui mort, n'était guère productif dans la vieille langue; comme formation nouvelle on ne saurait citer que ovragne « ouvrage ».`` De même pour Meyer-L. t. 2 1966, § 9 (qui cite entre autres dér. demoragne a. fr. « retard, délai » du verbe demorer), -agne n'a jamais été à proprement parler un suff. fr. Noter aussi : pédagne, subst. masc. « nom qu'on donnait au marchepied où le forçat, qui ramait dans une galère, posait celui de ses pieds qui était enchaîné » < lat. pedaneus « long d'un pied » de pes « pied » (Littré) entragne/entraigne, a. fr. qui a disparu de bonne heure, est tiré du lat. class. interānea proprement « ce qui est à l'intérieur » (entrailles vient de intrālia, lat. de basse époque issu par substitution de suff. de interānea) (Bl.-W.4) Finales homophones : cocagne (vers 1200) (écrit quoquaigne), fréq. au Moy.-Âge comme nom propre « pays de Cocagne ». On rapproche l'ital. cuccagna, de même sens, et le m. néerl. kokenje, proprement « petit gâteau de sucre et de sirop donné aux enfants à l'occasion des foires annuelles »; mais l'hist. du mot reste obscure (cf. Bl.-W.4) compagne (xiie) dér. de compain lasagne, nom fém. inv. (1762) « pâtes italiennes en forme de larges rubans » < ital. lasagna.

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