FÂCHEUSEMENT, adv.
A.− De manière désagréable. Fâcheusement impressionné. J'ai été fâcheusement surpris, mon bon cher vieux, de ne pas vous trouver avant-hier à Paris (Flaub., Corresp.,1878, p. 114).Lus à haute voix, les trois génitifs qui terminaient la phrase résonnèrent fâcheusement (Camus, Peste,1947, p. 1328):Mais si l'on ignora toujours comment la famille en arriva à s'allonger des calottes, ainsi que le bruit en courait, on entendit les dernières paroles échangées sur le seuil, des paroles qui sonnèrent fâcheusement, dans la sévérité bourgeoise de l'escalier.
Zola, Pot-Bouille,1882, p. 222.
B.− De manière dommageable. Anne était fille d'Anne Hyde, simple lady, légitimement, mais fâcheusement épousée par Jacques II, lorsqu'il était duc d'York (Hugo, Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 14).Ma fille a fâcheusement hérité cette infirmité (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1213).
Prononc. et Orth. : [fɑ
ʃøzmɑ
̃], [fa-]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1558 fascheusement « avec colère » (Bonaventure des Périers, Nouvelles récréations, XIV, éd. L. Lacour, t. 2, p. 69); 2. 1585 « de manière désagréable » (Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, p. 216). Dér. du rad. de fâcheux* (-euse); suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér. : 81.