1. Celui, celle qui est né(e) le premier (la première) par rapport aux autres enfants de la même famille, fils ou frère le plus âgé, fille ou sœur la plus âgée. Aîné(e) de la famille, des enfants; aîné des fils, des garçons; aînée des filles, des sœurs. Synon. premier-né. Anton. benjamin, cadet, dernier, second :24. Les peuples les plus fortement constitués ont donné à l'aîné des mâles la survivance et l'expectative du pouvoir domestique. De là la consécration religieuse de l'aîné des mâles chez les Hébreux, et presque partout les prérogatives de la primo-géniture. Autrefois en France, la mère, à la mort du père, alloit saluer l'aîné, et lui présenter les clefs; et les enfans alors étoient plus soumis à leurs mères. Encore aujourd'hui, dans les provinces soumises à la loi romaine, l'aîné avoit une part plus forte dans le patrimoine, et même dans le respect des frères.
L.-G.-A. de Bonald, Législation primitive,t. 2, 1802, p. 68.
25. Voici bientôt le moment d'établir nos enfants. Je compte envoyer mon Eugène à Paris, où, par votre influence, il sera reçu à l'École polytechnique. Vous savez ce que sont les jeunes gens loin de la surveillance paternelle. Ma femme ne se séparerait pas de son aîné, de son benjamin, si elle n'était pas certaine qu'il trouvera, auprès de vous et de Madame Paturot, une seconde famille. Si vous pouviez le loger sous le même toit que vous, ce serait pour sa mère un grand souci de moins. Quant au second, Jules, il serait bien que vous puissiez obtenir une bourse dans un collège.
L. Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 346.
26. La vieille religion établissait une différence entre le fils aîné et le cadet : « l'aîné, disaient les anciens Aryas, a été engendré pour l'accomplissement du devoir envers les ancêtres, les autres sont nés de l'amour. » En vertu de cette supériorité originelle, l'aîné avait le privilège, après la mort du père, de présider à toutes les cérémonies du culte domestique; c'était lui qui offrait les repas funèbres et qui prononçait les formules de prières; « car le droit de prononcer les prières appartient à celui des fils qui est venu au monde le premier. » L'aîné était donc l'héritier des hymnes, le continuateur du culte, le chef religieux de la famille. De cette croyance découlait une règle de droit : l'aîné seul héritait des biens. Ainsi le disait un vieux texte que le dernier rédacteur des lois de Manou insérait encore dans son code : « l'aîné prend possession du patrimoine entier, et les autres frères vivent sous son autorité comme ils vivaient sous celle de leur père. Le fils aîné acquitte la dette envers les ancêtres, il doit donc tout avoir. »
N.-D. Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 98.
27. Maintenant, l'aînée des sœurs, montée sur le tabouret, tapait des coudes, et la petite, pour avoir le gratin, raclait la casserole avec une fourchette de fer.
É. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 309.
28. − Combien sont-ils dans la famille?
− Cinq enfants. Vous avez vu l'aîné des fils et le plus jeune. Il y en a encore un de seize ans, qui n'est pas fort, et qui veut se faire curé.
A. Gide, L'Immoraliste,1902, p. 446.
2. Celui, celle qui est plus âgé(e) par rapport à la personne considérée (frère ou sœur de la même famille) : 29. Sa mère était morte en couches, donnant le jour à un frère dont elle était l'aînée de huit ans. Toute petite, elle se fit, du plus petit qu'elle, la berceuse, la petite mère. Puis, lorsque ce frère eut grandi, il vint à la studieuse jeune fille qu'elle était déjà l'ambition d'être la maîtresse de son éducation, d'élever et de former cette naissante intelligence avec ce que les leçons de femme ont d'adresse persuasive, de douce insinuation, de tendre autorité.
E. et J. de Goncourt, Madame Gervaisais,1869, p. 46.
30. Nous sommes cinq, encore assez drus à l'heure où j'écris ces lignes, Joseph et Ferdinand, mes frères, sont mes aînés, le premier de sept, l'autre de quatre ans. Ma sœur Cécile a juste deux ans de moins que moi...
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 23.