ARCHANGÉLIQUE, adj.
A.− THÉOL. Qui appartient ou qui est relatif à l'archange : 1. Mon cœur s'enfla de Dieu, je me dressai, plus fort
Que l'homme et que le monde et que l'antique mort,
Croyant voir, pour navrer Lucifer et sa clique,
Resplendir à mon poing l'épée archangélique!
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,Hiéronymus, 1886, p. 96.
B.− Au fig. Qui approche des qualités de perfection, de pureté de l'archange. Âme, candeur archangélique (Lar. 19e, Lar. 20e) : 2. Assis au bord du chemin, le bonnet du « fou » de Dieu sur sa pauvre tête mi-archangélique, mi-diabolique, il jouait avec les feuilles des fougères comme avec des cheveux de femme et avec les feuilles des châtaigniers comme avec d'étranges mains décolorées qu'il fallait chercher dans les nuages.
Jouhandeau, Monsieur Godeau intime,1926, p. 262.
−
Littér. Superl. de angélique*. Qui est sans aucune limite, infini. Avoir une patience archangélique : 3. Cependant, Christophe ne la voyait pas avec des yeux sévères. Lui qui était si irritable à l'ordinaire, il l'écoutait parler avec une patience archangélique. Il se défendait de la juger.
R. Rolland, Jean-Christophe,Les Amies, 1910, p. 1201.
PRONONC. : [aʀkɑ
̃
ʒelik].
ÉTYMOL. ET HIST. − Adj. 1442 relig. (Lefranc, Champ. des Dam., Ars. 3121, fo40bds Gdf. Compl. : Doulx regard arcangelicque); 1513 (Lemaire de Belges, La Concorde des deux Langages, 2epart. [III, 134] ds Hug. : Jauroye deux guides, qui sont deux Paranymphes archangeliques, lun nommé Repos, et lautre Guerdon).
Empr. au lat. archangelicus (gr. α
̓
ρ
χ
α
γ
γ
ε
λ
ι
κ
ο
́
ς, Clément d'Alexandrie, 1004 ds Bailly), St Jérôme, in Is. 7, 17, 13 ds TLL s.v., 459, 33.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 10.
BBG. − Bouillet 1859. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Privat-Foc. 1870.