1. [Chez Kant] a) [Comme contenu de la connaissance; p. oppos. à empirique] ,,Qui est connu comme une condition a priori et non une donnée de l'expérience; (...) qui constitue la condition nécessaire à toute connaissance possible`` (Foulq.-St-Jean 1969). [Comme activité de l'esprit; p. oppos. à immanent ou empirique] ,,Qui prétend dépasser le domaine de l'expérience`` (Foulq.-St-Jean 1969). Or, comme il plaît à Kant, dans la langue qu'il s'est faite, d'appeler transcendantal ce qui porte le double caractère d'être indépendant de l'expérience et de ne point s'appliquer aux objets extérieurs, il appelle philosophie transcendantale le système parfait qui porterait sur la connaissance a priori (Cousin, Kant, 1857, p. 60).
b) Idéalisme transcendantal. Doctrine d'après laquelle les phénomènes sont envisagés comme des représentations et non comme des choses en soi. [Kant] l'appelle [son idéalisme] idéalisme transcendantal, voulant dire par là que, selon lui, les choses en soi ne sont que des idées, en ce qui concerne la connaissance que nous en pouvons avoir; nous ne pouvons connaître les choses que par rapport à nous, c'est-à-dire en tant que phénomènes (E. Boutroux, La Philos. de Kant, 1926, p. 106).
c) Ego, je, moi, sujet transcendantal. ,,Principe d'activité connaissante unifiant le divers de l'expérience interne`` (Foulq.-St-Jean 1969).
3. [Chez les scolastiques, à propos de certains attributs qui dépassent les catégories d'Aristote et conviennent à tous les êtres (d'apr. Lal. 1960)] Synon. de transcendant (v. ce mot B 1).Concepts transcendantaux. Que le bien soit diffusif et communicatif de soi-même, c'est ce que saint Thomas accorde sans nulle restriction, même mentale. Mais à quoi le bien doit-il de posséder cette propriété? À ce qu'il n'est qu'un aspect transcendantal de l'être (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 97).Chez les scolastiques sont transcendantales les propriétés fondamentales de l'Être (Thinès-Lemp.1975).− Empl. subst. masc. plur. L'Un, le Bien, le Vrai, etc. qui transcendent les catégories d'Aristote et conviennent à tous les êtres (d'apr. Lal. 1968).