a) Lang. gén., philos., théol., etc. Présenter (énergiquement ou nettement) une chose, un fait, une déclaration, etc., comme vrai (conforme à la réalité) ou comme authentique (d'une réalité contrôlée). Oseriez-vous bien affirmer cela? (Ac. 1798-1932) : 13. ... entre la foi qui affirme la présence, dans le monde, de deux élémens constitutifs, la matière et l'esprit, et le rationalisme qui nie l'un ou l'autre, où se trouve, même humainement, la plus grande probabilité du vrai?
H.-D. Lacordaire, Conférences de Notre-Dame,1848, p. 108.
14. Juger. − C'est l'action de l'esprit par laquelle, joignant ensemble diverses idées, il affirme de l'une qu'elle est l'autre, ou le nie. Tel est le jugement, la proposition, qui suppose les mots et les parties du discours. La grammaire générale se retrouve ici à sa vraie racine.
Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 475.
15. « Avant midi nous serons à bord, » répondit simplement l'impassible gentleman. Cela fut affirmé si nettement, que Passepartout ne put s'empêcher de se dire à lui-même : « Parbleu! Cela est certain! Avant midi nous serons à bord! » Mais il n'était pas rassuré du tout.
J. Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours,1873, p. 77.
16. Aux naïfs qui ont pris au sérieux leur conscience, (...) on objecte, au nom d'une expérience plus pleine et d'une science plus ouverte, que toute certitude absolue naît d'un défaut d'intelligence et d'une ignorance partielle, que toute rigidité pratique est la marque d'un cœur étroit ou d'une obtuse sensibilité. Pour affirmer avec assurance quelque réalité que ce soit, pour poser résolument le problème moral, il faut un degré d'inexpérience et de simplicité dont on s'amuse, entre esprits de bonne compagnie, comme d'une gaucherie de paysan; ...
M. Blondel, L'Action,1893, pp. 10-11.
17. ... on affirmera que telle ou telle chose est, on n'affirmera jamais qu'une chose n'est pas. D'où vient donc qu'on s'obstine à mettre l'affirmation et la négation sur la même ligne et à les doter d'une égale objectivité? (...) La raison en est sans doute que négation et affirmation s'expriment, l'une et l'autre, par des propositions, (...). Que je dise « le sol est humide » ou « le sol n'est pas humide », dans les deux cas (...) ces concepts sont représentés par les mêmes mots conventionnels. Dans les deux cas on peut même dire, à la rigueur, que la proposition vise une fin sociale et pédagogique, puisque la première propagerait une vérité comme la seconde préviendrait une erreur. Si l'on se place à ce point de vue, qui est celui de la logique formelle, affirmer et nier sont bien en effet deux actes symétriques l'un de l'autre, dont le premier établit un rapport de convenance et le second un rapport de disconvenance entre un sujet et un attribut. − Mais comment ne pas voir que la symétrie est tout extérieure et la ressemblance superficielle?
H. Bergson, L'Évolution créatrice,1907, pp. 290-291.
18. Renan avait enseigné à ces générations amollies qu'il est élégant de ne rien affirmer sans le nier aussitôt, ou du moins sans le mettre en doute. Il était de ceux dont parle saint Paul, « en qui il y a toujours oui, oui, et puis non, non ». Toute l'élite française s'était enthousiasmée pour ce credo amphibie. La paresse de l'esprit et la faiblesse du caractère y avaient trouvé leur compte. On ne disait plus d'une œuvre qu'elle était bonne ou mauvaise, vraie ou fausse, intelligente ou sotte. On disait : − Il se peut faire... Il n'y a pas d'impossibilité... Je n'en sais rien... Je m'en lave les mains.
R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 721.
19. ... avant le concile du Vatican, tels ou tels, qui ne voulaient pas entendre parler de l'infaillibilité du Pape, restaient néanmoins persuadés que le Pape ne pouvait pas se tromper. Ils avaient ce dogme dans les moelles, pour ainsi dire; le mot seul contrariait leurs habitudes, et leur faisait peur. On sait du reste, que non seulement pour se répandre, mais aussi pour acquérir toute leur force, ces vérités presque muettes, ces convictions et ces émotions latentes, ont besoin d'être affirmées, répétées, amplifiées par la parole ou par la plume, tant qu'enfin elles paraissent aussi anciennes que l'Église, ce qu'elles sont en effet, et qu'elles deviennent des lieux communs.
H. Bremond, Hist. littéraire du sentiment religieux en France,t. 3, 1921, pp. 28-29.
20. Odile était un être qui avait besoin de domination. Elle voulait imposer sa volonté, sa vérité. Sa beauté lui avait donné confiance en elle et elle croyait, presque de bonne foi, que si elle affirmait une chose, celle-ci devenait vraie.
A. Maurois, Climats,1928, p. 237.
21. David était grand, large, parlait haut, affirmait sa pensée du geste. Ingelby, petit, mince et droit, le teint très pâle, les yeux morts derrière un pince-nez sévère, avait l'air d'un professeur de grammaire, mais le geste court et sec de la main disait l'homme autoritaire. Le front tendu affirmait la volonté. Et la nervosité des doigts maigres, une certaine mobilité de la narine, en dépit d'une impassibilité voulue, décelaient l'émotivité, l'orgueil, les réactions intérieures profondes.
M. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 311.
22. Du doute cartésien nous avons montré qu'il implique un pouvoir de diriger son attention, de détacher le jugement de son contenu, de gouverner ses pensées. Douter c'est choisir parmi la multiplicité de nos croyances celles qui sont fermes et fixes et méritent d'être affirmées − c'est aussi, et par le même mouvement de pensée, nier les autres. Le doute est l'affirmation dans la croyance de la supériorité et de la liberté du sujet. Pour Spinoza au contraire il n'y a pas de différence entre la volonté et l'entendement, ou plutôt la volonté c'est l'entendement lui-même en tant qu'il affirme ou qu'il nie.
J. Lacroix, Marxisme, existentialisme, personnalisme,1949, p. 97.
Rem. Dans les ex. suiv., le compl. est une prop. implicitement sub. :
23. Tout citoyen peut affirmer : ceci est vrai; cela est juste; mais sa conviction n'oblige que lui : pour que la vérité qu'il proclame devienne loi, il faut qu'elle soit reconnue. Or, qu'est-ce que reconnaître une loi? C'est vérifier une opération de mathématique ou de métaphysique; c'est répéter une expérience, observer un phénomène, constater un fait.
P.-J. Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?1840, p. 340.
24. ... je pris ainsi l'habitude de séparer chaque instant de ma vie, pour une totalité de joie, isolée; pour y concentrer subitement toute une particularité de bonheur; de sorte que je ne me reconnaissais plus dès le plus récent souvenir. Il y a un grand plaisir, Nathanaël, à déjà tout simplement affirmer : Le fruit du palmier s'appelle datte, et c'est un mets délicieux. Le vin du palmier s'appelle lagmy; c'en est la sève fermentée; ...
A. Gide, Les Nourritures terrestres,1897, p. 172.
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Spécialement ♦
PHILOS. [Le compl. est un mot exprimant l'idée de vérité ou son contraire] Exprimer nettement : 25. ... et de toutes les sectes de philosophie, les plus considérées à Rome furent celle des stoïciens, qui parloient de la vertu, et celle de l'Académie, qui cherchoit de tous côtés, ne se fixoit que dans son incertitude, et n'affirmoit pas de vérité, de peur de soutenir une erreur.
L.-G. A. de Bonald, Législation primitive,t. 1, 1802, p. 14.
26. Les actes de cette faculté, nos conceptions sont essentiellement affirmatives, sinon oralement, du moins mentalement. Nier même, c'est affirmer; car c'est affirmer le contraire de ce qu'on avait affirmé d'abord. Douter, c'est affirmer encore; c'est affirmer l'incertitude. D'ailleurs, nous ne débutons évidemment ni par le doute ni par la négation, mais par l'affirmation. Or, affirmer d'une manière quelconque, c'est juger.
V. Cousin, Hist. de la philosophie du 18esiècle,t. 2, 1829, pp. 381-382.
Cf. également l'ex. 27 ci-dessous.
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THÉOL. Affirmer Dieu. Anton. nier Dieu :27. Poser l'existence de Dieu, c'est bien en réalité poser un rapport de Dieu à la conscience immédiate, mais c'est explicitement nier ce rapport. Mais comment une pensée peut-elle affirmer Dieu sans le poser comme existant? C'est-à-dire sans même l'affirmer comme vérité? Il est clair qu'elle ne le peut qu'à condition d'être une foi.
G. Marcel, Journal métaphysique,1914, p. 33.
28. ... pour un philosophe chrétien tel que saint Anselme, se demander si Dieu est, c'est se demander si l'être existe, et nier qu'il soit c'est affirmer que l'être n'existe pas. Voilà pourquoi sa pensée fut longtemps obsédée par le désir de trouver une preuve directe de l'existence de Dieu, qui fût fondée sur le seul principe de contradiction. (...) Le tort de saint Anselme, et ses successeurs l'ont bien vu, fut de ne pas se rendre compte que la nécessité d'affirmer Dieu, au lieu de constituer en soi une preuve déductive de son existence, n'est qu'un point d'appui qui permet de l'induire.
É. Gilson, L'Esprit de la philosophie médiévale,t. 1, 1931, pp. 63-64.
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Emploi abs. [Fréq. en partic. dans la lang. philos. ou théol.] Formuler énergiquement ou nettement une vérité (positive ou négative) : 29. Le génie étendu voyant tout, ou du moins considérant également tout ce qu'il peut atteindre, est nécessairement impartial : il ne sauroit être toujours exempt d'erreurs; mais toujours il sera libre de préjugés : d'ailleurs trop vaste pour croire qu'il n'y a d'existant que ce qu'il connoît, il saura douter, et ne s'égarera pas sans s'avouer que sa route est incertaine. S'il affirme, il peut être cru; non que toujours il sache le vrai, mais parce qu'il n'affirme que ce qu'il sait certainement.
É. de Senancour, Rêveries,1799, p. 211.
30. J'ai parlé de Dieu, et ce mot, signe de contradiction, divise les hommes en deux classes, de théistes, qui admettent l'existence de Dieu, et d'athées, qui la nient; car où le théiste affirme, l'athée ne fait que nier : c'est un conquérant qui ne laisse après lui que des ruines.
L.-G. A. de Bonald, Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre social,1800, p. 39.
31. ... si d'ici à une heure il se dessine encore d'autres nuages dans la même couleur et avec des formes pareilles, je ne réponds de rien pour demain. − Très-bien, Jacques; mais tu doutes encore trop, il faut affirmer et ne jamais hésiter dans tes jugements; ne manque pas de dire : cela est positif, ou j'en suis sûr, ou je gage, ou je ne m'étais pas trompé, quand même les faits iraient contre tes paroles. C'est seulement avec ce langage que tu plairas ...
Champfleury, Le Bourgeois de Molinchart,1855, p. 96.
32. À tout ce que je lui disais sur le néant, sur l'obsession du néant, sur l'angoisse du néant, Claudel ne répond même pas. Il ne résout pas mes doutes profonds; il se contente d'affirmer formidablement avec une tranquillité surhumaine. Et c'est ce qui me tue, ce qui m'attire et me repousse : l'énormité de cette certitude. Il a l'air de dire : laissez faire, tout cela ne compte pas; il n'y a que Jésus, il faut sentir Jésus. Après, tout le reste disparaîtra.
J. Rivière, Alain-Fournier, Correspondance,lettre de J. R. à A.-F., juin 1907, p. 150.
33. C'est faire de l'intelligence un usage contre nature que d'en user seulement pour détruire et pour nier. D'elle-même elle aspire à affirmer, c'est-à-dire à être. Elle nous est donnée pour connaître, pour agir, pour éclairer nos sentiments, et non point pour les obscurcir et nous éloigner du réel.
H. Massis, Jugements,t. 1, 1923, p. 167.
34. ... je ne suspectais et ne suspecte nullement la sincérité des prêtres que j'ai connus, ni leur ferveur − ou plutôt leur besoin de ferveur... Mais ils avaient bien l'air, eux-mêmes, de se mouvoir avec gêne dans ces ténèbres, d'aller à l'aveuglette, de tourner avec un insconcient malaise autour de ces dogmes hermétiques. Ils affirmaient. Ils affirmaient quoi? Ce qu'on leur avait affirmé. Bien sûr, ils ne doutaient pas de ces vérités qu'ils transmettaient. Mais leur adhésion intérieure était-elle aussi forte, aussi assurée, que leurs affirmations?
R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1384.
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GRAMM. Énoncer un jugement positif : 35. On affirme aussi très fortement avec un débris de phrase temporelle : Quand je te l'avais dit que le bourreau viendrait (V.H., Mar. de L., V, 7) (...) On insiste à l'aide d'une phrase principale. On introduit des verbes qui insistent sur l'affirmation : Je t'assure, nous vous certifions que : Tu penses bien que je ne l'ai pas oublié; − C'est très malin ce que vous faites là. − Je vous assure que c'est à mon insu (Lab., Poud. aux yeux, I, 9). La langue populaire a fait de je te crois une formule à cet usage : Je te crois qu'il a gagné de l'argent.
Brunot, Pensée,1953, p. 500.
b) Lang. de la procédure judiciaire, du dr. −
Emploi judiciaire (et lang. commune). Affirmer (sous serment) que, etc. Dire nettement d'une chose qu'elle existe : 36. C'est moi qui vais à mon tour poser la question et ca-té-go-ri-que-ment. Tenez-vous à cette rétractation au point de me tuer si je ne la fais pas, bien que je vous aie dit, bien que je vous répète, bien que je vous affirme sur l'honneur que je ne connaissais pas le fait, bien que je vous déclare enfin qu'il est impossible à tout autre qu'à un don Japhet comme vous de deviner M. le comte de Morcerf sous ce nom de Fernand? − J'y tiens absolument.
A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 294.
37. Déjà la déposition du général Mercier nous avait procuré une déception analogue. Il suffisait, à ce moment, que l'ancien ministre de la Guerre affirmât sous serment qu'aucune pièce secrète n'avait été montrée aux juges de Dreyfus, pour qu'il ne restât plus rien des affirmations de Zola. Mais, le général Mercier refusant de faire cette déclaration, nous fûmes de nouveau livrés aux chances des débats contradictoires.
G. Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 319.
38. ... Mademoiselle Célestine... vous devriez déposer contre Lanlaire... au parquet de Louviers... une plainte tapée pour outrages aux mœurs et attentat à la pudeur... (...) Déposez votre plainte et faites-nous citer, Rose et moi... Nous viendrons affirmer... certifier en justice que nous avons vu tout... tout... tout... La parole d'un soldat, en ce moment surtout, c'est quelque chose, tonnerre de Dieu!...
O. Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 215.
Rem. 1. Dans l'ex. suiv., il s'agit d'une tournure abrégée pour affirmer sous serment :
39. ... elle devait avoir été assurément dans un état complet de démence. Sur cinq médecins appelés à constater quel avait pu être son état moral lors de son accouchement, un seul avait affirmé l'aliénation, et quatre l'avaient niée. Au moment où l'accusateur public, M. de l'Argentière, se leva et entonna sa déclamation, Apolline, frappée comme à un accent connu, tourna ses regards sur lui, jeta un cri perçant, et se renversa sans connaissance.
P. Borel, Champavert,Monsieur de l'Argentière, l'accusateur, 1833, p. 35.
Rem. 2. Dans l'emploi judiciaire, affirmer n'implique pas nécessairement la prestation d'un serment :
40. ... on nous mène devant un grand drapeau américain et un officier nous explique qu'à partir de maintenant nous sommes tous soldats et que celui qui essaye de se sauver sera fusillé! Ensuite il faut prêter serment, mais si quelqu'un, par scrupule religieux, veut dire : J'affirme au lieu de : Je jure, il le peut.
J. Green, Journal,1942, p. 250.
Rem. Il est cependant associé fréquemment à l'affirmation devant les tribunaux (cf. affirmation).
Rem. 3. La princ. différence entre l'usage judiciaire et l'usage philos. ou théol. est que dans celui des tribunaux, il s'agit d'attester des faits dont qqn a été témoin alors que dans celui des philosophes ou des théologiens, il s'agit aussi d'exprimer des jugements sur des réalités abstr. ou échappant au contrôle des sens.
−
Emploi jur. Affirmer une déclaration, etc. Établir la vérité d'un fait (ayant ou non déjà fait l'objet d'une déclaration moins formelle) par une déclaration faisant foi : 41. 1456. La femme survivante qui veut conserver la faculté de renoncer à la communauté, doit, dans les trois mois du jour du décès du mari, faire faire un inventaire fidèle et exact de tous les biens de la communauté, contradictoirement avec les héritiers du mari, ou eux dûment appelés. Cet inventaire doit être, par elle affirmé sincère et véritable, lors de sa clôture, devant l'officier public qui l'a reçu.
Code civil,1804, p. 267.
42. − Faites le portrait de celui qui l'apporta.
− Il étoit petit, gros, et avoit l'air étranger : j'affirme cette partie de ma déposition.
− Comment étoit-il habillé?
− Grossièrement; il portoit même des souliers ferrés.
H. de Balzac, Annette et le criminel,t. 4, 1824, p. 33.
43. Aux termes de l'article 534 du Code de procédure, le rendant-compte doit aussi affirmer ce compte en personne, ou par procureur (mandataire) spécial. Le motif de cette formalité est, que le rendant-compte se fait à lui-même son titre, et que la loi a cherché une garantie dans son serment. Cela est en dehors des comptes usités dans le commerce.
Comm.t. 1, 1837.
44. ... ne sachant que dire de lui-même, il prononça cette parole extravagante : « Comme tous les membres du Cabinet Méline, j'ai connu le faux, dont il aurait mieux valu ne rien dire ». Ces paroles affirmées authentiques ne furent pas démenties par lui pendant toute une semaine. Enfin, sur l'insistance de la République française, Rambaud se décida à rectifier et voici sa version qu'un député présent déclare d'ailleurs mensongère : « J'ai dit seulement que le Gouvernement précédent avait eu la sagesse de ne pas affirmer leur authenticité (des documents faux) dans une déclaration ministérielle ». Que faut-il de plus? Se vanter de n'avoir pas affirmé l'authenticité d'une pièce alléguée comme preuve décisive contre un condamné, n'est-ce pas reconnaître qu'on sait à quoi s'en tenir?
G. Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 250.
45. Le serment supplétif ou supplétoire, toujours déféré d'office, est ordonné par jugement. Le tribunal n'est jamais tenu de le déférer; mais, lorsqu'il a déjà des éléments de preuve, qui cependant lui paraissent insuffisants pour asseoir pleinement sa conviction, il peut inviter l'une quelconque des parties, celle dont les déclarations lui paraissent devoir mériter le plus de confiance (en général celle qui a fourni la preuve insuffisante de sa prétention), à affirmer solennellement tel ou tel point jugé utile pour l'éclaircissement de l'affaire.
Gde Encyclop.,t. 29, 1885-1902, p. 1064, s.v. serment III Droit civil et droit criminel.
46. 1286. Toute déclaration de mutation par décès, souscrite par les héritiers, donataires et légataires, leurs maris, tuteurs, curateurs ou administrateurs légaux, doit être terminée par une mention ainsi conçue : « Le déclarant affirme sincère et véritable la présente déclaration; il affirme, en outre, sous les peines édictées par l'article 1788 du Code général des impôts, que cette déclaration comprend l'argent comptant, les créances et toutes autres valeurs mobilières françaises et étrangères, qui, à sa connaissance, appartenaient au défunt, soit en totalité, soit en partie » (C. gén. imp., art. 751).
Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, t. 4, 1965, p. 660, s.v. succession.