A.− [En parlant d'une pers. ou d'un groupe, de son comportement] Qui aime le mouvement, actif : 1. Les familiers de la maison, groupés autour du comptoir, causaient entre eux.
Un petit homme brun, alerte, sautant, allant, était partout.
E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 47.
2. Une première préoccupation de retenir des troupes par trop allantes et de leur faire préparer avec un grand soin leurs opérations ne pouvait dès à présent échapper au haut-commandement.
F. Foch, Mémoires,t. 1, 1929, p. 44.
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P. ext. Allègre : 3. Deux boute-en-train, et de quelle qualité! Alphonse Daudet (...) Félix Baret, avocat d'une formidable éloquence, pilier de la République dans le Midi, à côté de qui les gens les plus allants et les plus gais ont l'air de sombres et tristes protestants.
L. Daudet, Fantômes et vivants,1914, p. 74.
4. [Dans l'Allegro du quatuor en ré] (...) c'est une certaine qualité de douleur, à peine exprimée, qui contraste avec la rapidité du « tempo », une tristesse allante, ou, si l'on veut, une allègre tristesse.
H. Ghéon, Promenades avec Mozart,1932, p. 123.
B.− [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Allant et venant. Qui va et qui vient, qui est naturellement en mouvement : 5. ... d'immenses peupliers, à la tige toujours allante et venante, qui ont l'air de prendre dans leurs tiges tout le vent du pays ...
E. et J. de Goncourt, Journal,août 1858, p. 520.
6. ... dans ce meilleur état de ma santé, je me sens prise d'une sorte de torpeur. Ce n'est pas physique. Je marche, je me promène. (...). Je suis allante et venante, prête au mouvement, sans qu'il coûte à mon corps l'effort et l'entraînement qu'il exige d'ordinaire du malaise d'une malade.
E. et J. de Goncourt, Madame Gervaisais,1869, pp. 147-148.
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[Avec disjonction des 2 adj.] :
7. La foi va de soi. La foi marche toute seule. Pour croire il n'y a qu'à se laisser aller, il n'y a qu'à regarder. (...). La foi est toute naturelle, toute allante, toute simple, toute venante. Toute bonne venante. Toute belle allante.
Ch. Péguy, Le Porche du mystère de la 2evertu,1911, p. 175.
Rem. Dans cet ex. l'adj. a un sens voisin de celui du part. présent. Parallèlement à celui-ci a été fait, sporadiquement, un subst. fém. allance « action d'aller » à propos duquel Rheims 1969 note ,,dérivé de aller à l'aide d'un suffixe cher aux écrivains symbolistes`` : ,,Dans leur allance aux paradis Par les sereines litanies Les pas s'en sont allés ...`` (G. Kahn, Les Palais nomades, 1887 ds Plowert 1888).