1. [En parlant d'une pers., d'une condition soc.] :
3. Vachette, le Vachette fils du restaurant, dont Claudin nous avait donné un avant-goût par l'écho de ses charges, vient à notre table au dessert...
E. et J. de Goncourt, Journal,1861, p. 927.
Rem. Cf. aussi E. et J. de Goncourt, Journal, 1858, p. 490 : ,,une instruction enfin des façons et de ce que l'on pourrait appeler l'âme sociale de l'homme par l'éducation, par un avant-goût du monde...``
2. [En parlant de la vie et de la mort] Avant-goût de la mort : 4. À cet appétit de la mort, qui s'en donnait tous les avant-goûts, succéda bientôt dans cette âme un autre sentiment de l'agonie chrétienne : ...
E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 291.
5. ... Évariste s'enfuit et courut chercher auprès d'Élodie l'oubli, le sommeil, l'avant-goût délicieux du néant.
A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 230.
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P. anal. [En parlant de la vie éternelle] Avant-goût de Paradis (Ac. 1798-1878), avant-goût des joies du Paradis (Ac. 1932) : 6. ... le christianisme l'a [l'homme] placé dans les champs de l'espérance. La jouissance. La jouissance des sentimens honnêtes sur la terre, n'est que l'avant-goût des délices dont nous serons comblés.
Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 1, 1803, p. 371.
7. On y suit une douceur, une majesté, et comme un avant-goût des joies éternelles.
Claudel, Correspondance[avec Gide], 1899-1926, p. 121.
Rem. Parfois empl. p. plaisant. pour souligner les effets néfastes de la mysticité; p. anal. et p. iron., Chateaubriand parle de ,,l'avant-goût des joies`` que donne la loi de la presse (La Liberté de la presse, 1822-28, p. 314).