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Aurore boréale. Arc de lumière apparaissant dans l'atmosphère polaire − en particulier au Pôle Nord − lors de la projection d'électrons d'origine solaire. Les météores lumineux, tels que les arcs-en-ciel, les aurores boréales, etc., que la météorologie classe et explique (H. Tscheuschner, La Prévision du temps sans instrument,1919, p. 4):9. ... soudain la nuit se déchira, s'ouvrit, et se déploya sur les flots toute une aurore boréale. Elle se reflétait dans la mer; c'étaient de silencieux ruissellements de phosphore, un calme écroulement de rayons; et le silence de ces splendeurs étourdissait comme la voix de Dieu.
Gide, Le Voyage d'Urien,1893, p. 60.
P. métaph. : 10. Tes yeux, impassibles sondeurs
D'une mer polaire idéale,
S'éclairent parfois des splendeurs
Du rire, aurore boréale.
Ch. Cros, Le coffret de santal,Supplication, 1873, p. 68.
11. Les justes. − Phosphènes, c'est le nom de ces images lumineuses que nous produisons dans notre rétine en pressant sur notre œil. Dieu, un phosphène? L'univers, une aurore boréale? Leurs sacrifices, une illusion?
Barrès, Mes cahiers,t. 13, 1921-22, p. 207.
Rem. Synon. littér. aube boréale, aréole boréale :
12. ... un énorme palais spectral (...) aux éclatantes coupoles transparentes et rigides éternellement incendiées par les aréoles boréales.
J. Lorrain, Sensations et souvenirs,1895, p. 237.
13. Mais cet espoir, hélas! d'un avenir doré,
Ces apparitions, ces rêves ont duré
Le temps d'une aube boréale...
Coppée, Poésies complètes,t. 1, 1865-1908, p. 8.
P. compar. Ses yeux d'aurores boréales s'abaissent sur la fête (Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels,L'Annonciateur, 1883, p. 394).Fig. : 14. Hoffmann, au moment où la mort vint le prendre, commençait à gagner de l'argent. (...) ce fut vers les derniers temps seulement qu'il vit briller l'aurore boréale de ses plus anciennes espérances.
Baudelaire, Paradis artificiels,Le Vin, 1860, p. 325.
15. Vous vous ouvrirez [Allemands], gouffre, à l'ouragan de Dieu;
Gloire au Nord! ce sera l'aurore boréale
Des peuples, éclairant une Europe idéale!
Hugo, L'Année terrible,1872, p. 127.