a) [Au sens fort, avec la valeur d'un souhait effectif] :
1. Quelques paysans qui nous rencontraient nous disaient avec un accent singulièrement doux et triste : bonsoir. Ce salut de l'homme, dans cette affreuse solitude et à l'approche de cet orage, avait quelque chose d'aimable et de solennel : ...
Michelet, Journal,1835, p. 190.
b) [Au sens affaibli, comme simple formule de politesse] Bonsoir. Bonne nuit (Guilbert de Pixérécourt, Coelina,1801, I, 14, p. 21).Rem. Noté comme fam. dans Ac. 1835-1878, Besch. 1845, Guérin 1892.
− En salutation fam. Bonsoir la compagnie (cf. Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 213).Exclam. fam., iron. [Pour signifier qu'on se désintéresse de la question, qu'une affaire est réglée ou risque de l'être aux dépens de l'interlocuteur] Allez-y (...) ou bonsoir! (Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 179);bonsoir! n'en parlons plus (Flaubert, Correspondance,1872, p. 64);[Pour signifier qu'une pers. ou, p. anal., une chose a péri, disparu] Bonsoir la compagnie, (...) plus de « Pharaon »! (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 355).Jurons familiers. Bonsoir de bonsoir (Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, p. 189),bon sang de bonsoir (R. Martin du Gard, Le Testament du Père Leleu,1920, p. 1141).