1. [Avec une idée de réalisation effective] :
4. ... le gouvernement vient à dire que la quantité d'argent qu'on appelait trois livres, s'appellera six livres, ou, ce qui est la même chose, s'il fait des écus de six livres qui ne contiennent pas plus d'argent que n'en contenaient les écus de trois, moi, qui paie avec ces nouveaux écus, je ne rends réellement que la moitié de l'argent que j'ai reçu. Tranchons le mot, c'est voler...
Destutt de Tracy, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu,1807, p. 367.
5. Ayez dans votre merveilleux passé tout ce que le passé peut contenir, la fable et l'histoire, ces deux arbres plus semblables qu'on ne pense, dont les racines et les rameaux sont parfois si inextricablement mêlés dans la mémoire des hommes.
Hugo, Le Rhin,1842, p. 284.
− En partic., domaine littér. Cet épisode contient plus de trois cent vingt vers dans le neuvième livre de l'Énéide (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 311).Cette troisième partie, la plus grosse des trois qui composent l'ouvrage, contient elle-même dix livres (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 150).
2. [Avec une idée de développement virtuel] Chaque système contient un antagonisme qui fait sa vie et prépare sa maturité, sa mort, son fruit. (...) La féodalité contenait en soi la guerre épurée, civilisée, dont la chevalerie avait été le rêve : guerre régularisée, abrégée par la tactique (Michelet, Journal,1841, p. 360):6. ... un savant a voulu faire un clavecin pour les yeux qui pût imiter par l'harmonie des couleurs le plaisir que cause la musique. Sans cesse nous comparons la peinture à la musique, et la musique à la peinture, parce que les émotions que nous éprouvons nous révèlent des analogies où l'observation froide ne verroit que des différences. Chaque plante, chaque fleur contient le système entier de l'univers; un instant de vie recèle en son sein l'éternité, le plus foible atome est un monde, et le monde peut-être n'est qu'un atome.
Mmede Staël, De l'Allemagne,t. 4, 1810, p. 248.
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En partic., domaine littér. Le livre doit être un tout qui contienne sa propre réfutation − dont il ne reste rien, après la lecture (Alain-Fournier, Correspondance [avec J. Rivière], 1906, p. 366).SYNT. Contenir en germe, en soi; contenir virtuellement.