a) Produire un son en soufflant dans une corne, une trompe ou en utilisant un instrument analogue. Tandis qu'au loin cornait un pâtre solitaire (Dierx, Poèmes,1864, p. 14).♦ [En parlant de l'instrument] Pendant que ce cor cornait, que les crécelles craquaient... (Giono, Roi sans divertiss.,1947, p. 122).
− P. métaph. La tempête cornait (La Varende, Manants du roi,1938, p. 163).
− P. ext. Produire un son analogue à celui d'une corne, d'une trompe. Les hommes du haut pré cornaient dans leurs mains à travers le matin bleu (Giono, Eau vive,1943, p. 97).
−
Fam. Jouer une musique bruyante (à quelqu'un), avec un instrument à vent : 3. Il paraît que c'est toi qui musiquais?... Manquait plus que ça... Pour une fois, ça passe, mais si tu travaillais le jour, tu penserais moins à nous corner au moment de dormir. C'est pas un bastringue, ici, tu entends?
Giono, Un de Baumugnes,1929, p. 158.
− Spéc. [En parlant d'un cheval] Faire entendre la respiration sifflante propre au cornage. Lésion qui fait corner le cheval. Quel est le cheval qui corne comme ça? − C'est le mien! il siffle un peu (Gyp, Gde vie!!!1891, p. 173).
b) P. méton., péj. [En parlant des oreilles] Percevoir un son analogue à celui d'une corne. Avoir les oreilles qui cornent; les oreilles (me, lui, vous...) cornent. −
Emplois métaph. ♦
[En parlant d'une pers. qui supporte mal des paroles qu'elle entend] :
4. Déjà les oreilles me cornaient aux litanies entonnées de toutes parts en l'honneur d'une sainte femme de la plus grande beauté.
Toulet, Comme une fantaisie,1918, p. 280.
♦ [En parlant d'une pers. dont on a parlé sans qu'elle soit présente] Les oreilles ont dû vous corner, car nous avons beaucoup parlé de vous (Mérimée, Lettres Mmede Beaulaincourt,1870, p. 152).
♦ [En parlant d'une pers. qui a cru entendre qqc.] Il ne vit personne et se dit que les oreilles lui avaient corné (A. France, Révolte anges,1914, p. 65).