1. [P. réf. à l'onctuosité de la crème] a) [En parlant de préparations culinaires] Des langoustines avec une sauce crémeuse (Colette, Chéri,1920, p. 42).
b) [En parlant de substances diverses] J'ai observé que le plâtre formait une pâte très molle, très crémeuse (Léautaud, Journal littér.,2, 1907-09, p. 419).
3. [P. réf. à la fois à la couleur et à la consistance de la crème] a) [En parlant de substances diverses] Le blanc de Chine (...) cette belle matière crémeuse et transparente, différente des blancs de Sèvres et de Saxe, par un je ne sais quoi de gras, de coulant (E. de Goncourt, Mais. artiste,1881, p. 237).
b) [En parlant de la carnation] :
Fragonard et Boucher voient celui-ci [le corps féminin] douillet, rebondi, creusé de fossettes, tantôt laiteux, crémeux même, et tantôt rose.
L. Daudet, La Recherche du beau,1932, p. 38.
− P. ext. Une talle de lactaires énormes dont le chapeau creusé en conque (...) montrait sa chair dense et crémeuse (Genevoix, Mains vides,1928, p. 142).
c) [En parlant d'éléments naturels] Ô Grenelle, avec tes cieux crémeux, où l'aile du pigeon fait jaillir un nuage! (Giraudoux, Simon1926, p. 198).
d) P. métaph. [En parlant d'une pers. et de son comportement] On revoyait le visage de Maman et on se sentit tout attendri (...) on était tout crémeux de tendresse (Sartre, Mur,1939, p. 146):Rem. Crémeux, qui s'emploie gén. à propos de choses qui exercent sur le goût et la vue un effet de douceur comparable à celui de la crème, peut parfois s'employer à propos de phénomènes sensibles qui exercent le même effet sur l'odorat et l'ouïe. Une odeur grasse, crémeuse, sensuellement violente, lourde et un peu commune (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 60). Dans le silence crémeux que baratte le moyeu originel (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 309).