DÉBOISER, verbe trans.
A.− Dégarnir une région de ses bois, de ses forêts : À l'heure où les seigneurs français coupent leurs futaie, pour se tailler des parterres dans le goût de Versailless les rustres américains déboisent à la cognée pour semer du blé.
Morand, New York,1930, p. 15.
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P. ext. Dépouiller de toute sorte de végétation, défricher. Ils l'ont déboisé [un jardin abandonné depuis un siècle], défriché, nivelé, pour le diviser en lots et le vendre aux enchères (Zola, Dr Pascal,1893, p. 53).Les lango (...) ne savent pas grand'chose de l'assolement et dévastent leurs forêts en déboisant de nouveaux terrains (Lowie, Anthropol. cult.,1936, p. 45).♦
Emploi pronom. passif. Belle forêt. Dommage qu'on y fasse trop de coupes. Nos pays se déboisent trop (Arland, Ordre,1929, p. 495).Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. fém. déboiseuse ds le syntagme charrue déboiseuse (ou p. ell. déboiseuse, subst. fém.). Charrue destinée à arracher les souches d'un terrain déboisé. Défrichement général du terrain au moyen de charrues déboiseuses; ces charrues possèdent une série de coutres de grandeur différente (Ballu, Mach. agric., 1933, p. 30). Attesté aussi ds Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Forest. 1946, Quillet 1965, Fén. 1970.
B.− TECHNOL. Ôter le soutènement en bois. Rem. Attesté ds Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., Rob. Suppl. 1970, Forest. 1946.
− Rare. Ôter le bois de quelque chose. V. camigeotte, ex.
Prononc. et Orth. : [debwaze] ou [debwɑ-] (je) déboise [debwa(ɑ):z]. [ɑ] post. ds DG et parallèlement à [a] ant. ds Warn. 1968, cf. bois. Admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1803 (Volney, Tableau des États-Unis, [éd. 1821], t. VII d'apr. Barb. Infl. 1919, p. 31). Dér. de boiser*; préf. dé-*; employé pour la 1refois pour traduire le verbe angl. [to] clear « défricher, déboiser » attesté en ce sens dep. 1697 ds NED. Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Spitzer (L.). Span. dibujar « zeichnen » = afrz. deboisser. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, p. 376.