1. [Le compl. désigne gén. une pers.] Faire officiellement sortir quelqu'un d'un rang qui, en raison de son mérite ou de sa valeur, lui avait été antérieurement attribué. Déclasser un sportif. 3. Le travail, qui honore l'homme, déclasse la femme. Le monde est en défiance contre celle qui veut gagner sa vie honorablement...
É. Augier, Les Fourchambault,1878, p. 142.
− Emploi pronom., péj. Vous vous déclassez, vous vous mettez en marge (Claudel, Corresp.[avec Gide], 1899-1926, p. 221).
− [L'obj. désigne une production de l'esprit] Déprécier, discréditer. Il [M. Daudet] a déclassé violemment l'esthétique de Flaubert (Thibaudet, Réflex. crit.,1936, p. 121).
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P. méton., absol. [Le suj. désigne une manière d'être] Ôter de la classe, de la distinction : 4. ... les étudiants osaient arborer des bérets de velours et des cravates Lavallière, mais cela commençait d'être mal porté et déclassait.
J. de La Varende, Amours,1944, p. 93.
2. [Le compl. désigne un inanimé] Enlever une chose d'une liste officielle pour la placer dans une catégorie inférieure. Déclasser un vin. −
Spéc., ARM., MAR. Déclasser un fort, un bâtiment. Le déclarer inapte à assurer la défense et renoncer à son usage, à son entretien. On se mit à déclasser un grand nombre de places et de forts (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 32).Rem. On rencontre le part. prés. déclassant en emploi adj. Le cercle de la rue Royale, lequel était jugé « déclassant » (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 772). Cette curiosité déclassante (La Varende, Saint-Simon, 1955, p. 33).