1. [P. anal. de position; p. réf. à la position de la couronne au sommet de la tête] Ôter, enlever la partie supérieure, le sommet, la cime de quelque chose. Spéc., ART MILIT. Prendre les fortifications qui couronnent une hauteur, après en avoir chassé les troupes. Découronner une hauteur. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré, DG, Quillet 1965.
2. [P. anal. de forme et de position; p. réf. à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] Enlever la partie supérieure et circulaire de quelque chose. Découronner un édifice. Qui m'a découronnée, (...) de mon diadème de cheveux, roulés autour de mon front comme les tresses d'une grave et jeune Cérès? (Colette, Vagab.,1910, p. 159).Un gâteau architectural, (...) semblait trôner là à tout hasard (...) pour le cas où il aurait pris fantaisie à Gilberte de le découronner de ses créneaux en chocolat et d'abattre ses remparts aux pentes fauves et raides (Proust, J. Filles en fleurs,1918, p. 560):1. La Cathédrale. Il y a des roses de pierre sur ma tige; il y a des guirlandes de pierre autour de ma tête. Enfants, si vous pouvez, découronnez ma tête et reprenez vos roses sur ma tige.
Le Pape Grégoire. Et moi, qu'ai-je à faire désormais de ma double croix et de ma triple couronne?
Quinet, Ahasvérus,1833, 3ejournée, p. 268.
− En partic. Découronner un arbre. Couper, arracher les branches supérieures d'un arbre. Qu'un autre obus venait de découronner, se brisait, s'effondrait, ainsi qu'une charpente de cathédrale (Zola, Débâcle,1892, p. 358).P. ext. Découronner un bois, une terre, etc. Couper les arbres, les bois. Il la [sa terre] vendit, plutôt que de la découronner (...) couper les bois pour payer les dettes (Montesquiou, Mém.,1921, p. 125).
−
Emploi pronom. réfl. S'ôter de la tête ce qui ressemble à une couronne par sa position et sa forme : 2. La cruche n'était plus sur le front un fardeau,
Couronne du travail faite de terre et d'eau.
Une ancienne, le bras recourbé comme une anse
Et qui rentrait du puits, respirait la puissance.
Elle s'arrêta net, (...) avant de se découronner.
Jammes, Les Géorgiques chrétiennes,1911, p. 19.