a) Tordre, forcer (comme si on allait séparer, sortir d'une articulation). Dévisser le bras, le cou de qqn. Ah toi, si tu parles, je te dévisse la tête (Audiberti, Femmes bœuf,1948, p. 123).Rem. On rencontre ds la docum. dévissé, ée, adj. dans ce sens. Synon. distendu. Remi dont la taille, par un caractère de race, semblait dévissée (France, Chat maigre, 1879, p. 190).
− Arg. Dévisser le coco, la poire, le pompon, la tronche à qqn. L'étrangler, lui tordre le cou. Aucun idiome n'est plus métaphorique que l'argot. − « Dévisser le coco », tordre le cou; − « tortiller », manger (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 198).Dévisser son billard. Mourir. Le vieux polichinelle nommé Changarnier a dévissé son billard, hier au soir (Flaub., Corresp.,1877, p. 317).
−
Emploi pronom. réfl. indir. Se dévisser la tête, le cou. Prendre des positions anormales, forcées (pour essayer de voir, etc.) : 1. ... le dimanche, je suivais des familles dans la rue, des familles qui traînent des enfants par la main, des enfants qui se dévissent le cou pour regarder en arrière.
Cocteau, Théâtre de poche,1949, p. 148.
♦ Arg. Se dévisser le tempérament, le trou de balle. Faire des efforts démesurés. Synon. se décarcasser.On a beau se dévisser le trou de balle pour lui faire plaisir, il n'est jamais content (Bruant1901).