A.− [Les personnes entre lesquelles s'établit l'acte de parole entrent dans une relation de communication par cet acte même] 1. [Eh précède un nom ou un groupe nominal désignant le destinataire] − V'là Eudore! Eh! Eudore! Eh! cette vieille noix, c'est donc que t'es r'venu! s'écrièrent-ils ensuite (Barbusse, Feu,1916, p. 112).L'épicier, (frappant dans ses mains). Eh la mère, des cartes. Pilar. Voilà, messieurs (Camus, Révolte Asturies,1936, I, 2, p. 404).Monsieur Choque n'a jamais été mordu par un pou? − Je ne sais pas. Eh, vieux con, tu n'as jamais été mordu par un pou? (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 57).
2. [Eh précède un adv. de lieu localisant le destinataire] Quand le Joseph les a vu arriver il a crié : − Eh, là-bas, dépêchez-vous (Giono, Regain,1930, p. 36).− Eh, là-haut, le petit brun! cria le prélat (Billy, Introïbo,1939, p. 48).
3. [Eh précède dis/dites] − Eh! dites donc, la vieille, frottez-moi ça plus sérieusement, que je ne trouve pas une tache! criait M. Gourd (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 99).Le garde, s'arrête. − Eh! dites, vous allez trop vite. Comment voulez-vous que j'écrive? Il faut le temps tout de même (Anouilh, Antig.,1946, p. 206).
4. [La pers. à laquelle s'adresse le locuteur n'est pas explicitée] − Eh! dit le caporal, pas tant de bruit! Si vous avez à vous engueuler, sortez dehors, foutez la paix à ceux qui sont tranquilles (Giono, Gd troupeau,1931, p. 203).