1. ZOOL. Ensemble d'êtres vivants possédant des caractères anatomiques, morphologiques et physiologiques communs, qui reproduisent entre eux des êtres semblables et également féconds : 4. On a appelé espèce, toute collection d'individus semblables qui furent produits par d'autres individus pareils à eux. Cette définition est exacte; car tout individu jouissant de la vie, ressemble toujours, à très-peu près, à celui ou à ceux dont il provient. Mais on ajoute à cette définition, la supposition que les individus qui composent une espèce ne varient jamais dans leur caractère spécifique, et que conséquemment l'espèce a une constance absolue dans la nature.
Lamarck, Philos. zool.,t. 1, 1809, p. 54.
5. La génération étant le seul moyen de connaître les limites auxquelles les variétés peuvent s'étendre, on doit définir l'espèce, la réunion des individus descendus l'un de l'autre ou de parens communs, et de ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se ressemblent entre eux...
Cuvier, Le Règne animal,Paris, Déterville, t. 1, 1817, p. 19.
6. Flourens fait remarquer avec raison que ce signe secret de la reproduction annonce l'unité d'espèce chez les animaux à travers les plus grandes dissemblances de formes, tandis que les plus grandes ressemblances de formes n'indiquent rien sur (ce) point quand la faculté de reproduction manque. C'est ainsi que le bouledogue et la levrette de manchon, quoique deux animaux d'un aspect si différent, se reproduisent, tandis que l'âne et le cheval, qui se ressemblent au point de se confondre presque à l'œil, ne peuvent faire qu'un mulet improductif.
Tocqueville, Corresp.[avec Gobineau], 1852, p. 197.
7. Si nous ne tenons pas compte d'animaux tels que le chat et l'abeille qui ne modifient pas profondément l'existence humaine, nous pouvons compter sur nos doigts les espèces domestiques importantes. Quand nous aurons énuméré les chiens, les vaches, les moutons, les chèvres, les cochons, les chevaux, les ânes, les chameaux et les rennes, nous en aurons presque épuisé la liste.
Lowie, Anthropol. cult.,1936, p. 52.
SYNT. a) [Suivi ou précédé d'un adj.] Espèce animale, antédiluvienne, bovine, canine, chevaline, commune, domestique, fossile, inférieure, protégée, sauvage, supérieure, vivante, zoologique; grande, petite espèce. b) [Suivi d'un déterminant introduit par de] Espèce de mammifères, de poissons, de reptiles; espèces d'insectes, d'oiseaux. c) [Suivi d'un subst.] L'espèce méduse, l'espèce bouvreuil. d) [Précédé d'un déterminant] Classification, conservation, croisement, division, évolution, origine, propagation, reproduction de l'espèce (des espèces). e) Espèces en voie de disparition.
2. BOT. Espèce botanique, cultivée, fruitière, végétale; espèce de plantes, de végétaux, d'arbres : 8. Heureux d'avoir enfin appris, hier, le nom de la curieuse plante dont j'élève ici, dans sept pots grande quantité de rejetons. C'est une des trente-six espèces connues de « kalanchoé(s) », crassulacées, toutes tropicales. Elle a cette particularité de se reproduire, non seulement par graines (sans doute), mais aussi bien, ou mieux, par rejetons...
Gide, Journal,1942, p. 150.
♦ Espèce linnéenne. Espèce définie par Linné dans la classification des végétaux (et ensuite des animaux). Les débuts de la génétique (...) ébranlèrent (...) la notion d'espèce linnéenne (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 772).
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Spéc., gén. au plur. Variété(s) de plantes utilisées soit en infusions soit en décoctions et dont chaque mélange possède des vertus thérapeutiques et curatives qui lui sont propres. Espèces amères, apéritives, diurétiques, émollientes, pectorales, purgatives : 9. C'est l'époque de l'année où les plantes sont en plein développement, c'est le moment où on les cueille pour les tisanes; ce sont entre autres les fameuses « herbes de la Saint-Jean », composées de vingt-cinq espèces différentes, d'une valeur officinale reconnue et dont on fait, en outre, des croix que l'on cloue aux portes des étables (Île-de-France).
Menon, Lecotte, Vill. Fr.,t. 1, 1954, p. 113.