a) Imprégner de haine, rendre odieux. Envenimer des paroles, un récit. Synon. enfieller.Une grâce perfide Envenime ses yeux (Lebrun ds Varinot, Dict. métaph. fr.,1819).Ces gens du monde (...) dès qu'ils se mettent à écrire (...) enveniment si aisément leur plume (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2, 1863-69, p. 14).− Emploi pronom. Dans ces sortes de drames, l'imagination s'envenime vite (Chardonne, Épithal.,1921, p. 233).
b) [Le compl. met en jeu des rapports sociaux] Faire prendre une tournure mauvaise, malsaine. Envenimer une discussion, un débat. Synon. empoisonner, détériorer.Mais j'écarte tout ce qui pourrait envenimer le débat (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 251).Les Grecs n'enveniment rien (Camus, Homme rév.,1951, p. 44):1. ... il pensait qu'elle serait interprétée en France et à l'étranger comme une manifestation belliqueuse susceptible d'envenimer les conversations diplomatiques; ...
Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 213.
− Emploi pronom. Les relations soudain s'envenimèrent. Synon. se détériorer.Et la discussion continua, s'envenimant lentement, acharnée sur le même sujet (Maupass., Contes et nouv.t. 1, Épreuve, 1889, p. 1126).Il existe de la sorte, (...) des points cancéreux où la discussion s'éternise, s'envenime (Marrou, Connaiss. hist.,1954, p. 142).