a) [L'envie se porte sur la pers. elle-même] Envier son frère, ceux qui... Tenez, je vous envie, je voudrais être à votre place (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 137).On enviait MmeCottard que la patronne appelait par son prénom (Proust, J. Filles en fleurs,1918, p. 601):2. Il dut se trouver beaucoup de jeunes gens dynamiques pour envier Chanute, pour rêver de l'imiter et pour s'essayer, eux aussi, à voler de leurs propres ailes.
P. Rousseau, Hist. des techniques et des inventions,1967, p. 358.
− En partic. Envier une femme. La désirer. Il enviait une femme dont la possession était impossible (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 150).
− [Avec la construction de + inf.] Je t'envie de faire un journal (Lamart., Corresp.,1831, p. 134).Les amis du jeune homme riche l'enviaient d'avoir une maîtresse si bien habillée (Proust, J. Filles en fleurs,1918p. 682).
b) [L'envie se porte sur les biens, la prospérité, les talents, les dons, le bonheur d'une pers.] Envier le sort de qqn. La position, la fortune des autres, que nous souhaitons, désirons, envions (Goncourt, Journal,1866, p. 251).Il n'est peut-être pas de don que j'envie plus que le « don des langues », et qui m'ait été plus chichement accordé (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1190).−
Absol. Enviez, désirez, imaginez, cœurs de vingt ans; élargissez-vous! (Sainte-Beuve, Volupté,t. 1, 1834, p. 120).♦ À la forme négative. Ne plus rien envier. Être comblé. N'avoir rien à envier à qqn. Ne pas être en dessous, en reste. Padoue n'avait rien à envier à sa rivale [Milan] (Ozanam, Philos. Dante,1838, p. 58).Armand de retour, Jeanne ne regrettait et n'enviait plus rien (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 314).