A.− [En parlant d'une fleur] S'épanouir, s'ouvrir. Le myrte et le jasmin qui fleurissent dans les patios fleurissent aussi sur les murs onctueux : partout se retrouve le motif de la fleur suave à cinq pétales (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 104).−
[En parlant d'une plante] Pousser, produire des fleurs. En avril, quand on s'est mariés, les pêchers étaient en fleurs. Ils recommencent à fleurir, c'est une promesse (Ramuz, Derborence,1934, p. 58):1. Autour d'eux, les rosiers fleurissaient. C'était une floraison folle, amoureuse, pleine de rires rouges, de rires roses, de rires blancs. Les fleurs vivantes s'ouvraient...
Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1340.
B.− P. anal. S'épanouir, se développer; être dans tout son éclat, sa jeunesse, sa plénitude; être au sommet d'un cycle de développement. 1. [L'accent est mis sur l'épanouissement physique] Les sages, les sobres, s'en allaient; lui, fleurissait, s'épanouissait, éclatant de santé et de joie (Zola, Dr Pascal,1893, p. 200).
2. [L'accent est mis sur le raffinement de la vie soc.] Elles sont ainsi quelques-unes qui fleurissent uniquement pour nos rêves, parées de tout ce que la civilisation a mis de poésie, de luxe idéal, de coquetterie et de charme esthétique autour de la femme (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Inutile beauté, 1890, p. 1164):2. Les cours seigneuriales avaient beau fleurir; elles pouvaient bien continuer à cultiver leur idéal propre, poursuivre leur rêve de perfection chevaleresque, favoriser les poètes qui les abreuvaient de fictions romanesques et promenaient leurs imaginations parmi toutes les inventions du luxe et du raffinement sentimental ...
Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 64.
3. [L'accent est mis sur la vie artistique et ses modes d'expression à valeur ornementale] On voit fleurir les premiers ornements sur les façades modernes (Lhote, Peint d'abord,1942, p. 50).Sur la crête fleurissent deux des plus belles églises romanes de cette région (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 229).
4. [L'accent est mis sur le développement de la vie intellectuelle ou morale, son achèvement, sa perfection] Il était le dernier rejeton d'une famille noble et riche (...). À quinze ans, on voyait fleurir en lui tous les dons de l'esprit et de la beauté (Gracq, Argol,1938, p. 15):3. Sur le fonds chrétien tout de sacrifice et de pacifique bonté, a fleuri depuis cent ans et plus, une religion laïque de « droits de l'homme » et de justice générale entre les humains ...
Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 288.