b) Au fig. ♦ Fam. Se battre les flancs pour (+ inf.). Faire de grands efforts de volonté, s'évertuer. Ses lettres me paraissent bien raisonnables, mais j'ai peur qu'elle ne se batte un peu les flancs pour m'écrire et, de peur de m'attrister, fasse bonne contenance en dépit d'elle-même (Flaub., Corresp.,1849, p. 127).Il vaut mieux avoir des illusions que de n'en avoir plus du tout. J'en ai encore trois ou quatre (...) mais je me bats les flancs pour les conserver (Mérimée, Lettres à une inconnue,1870, p. 67).
♦ Pop. Se caler les flancs. Se rassasier. Synon. se caler les joues.Quand je veux bien dîner, j'achète deux ronds de saucisson et je me cale les flancs (Esnault, Notes compl. Poilu,1956).
♦ Fam. Tirer au flanc. Employer divers moyens pour se soustraire à une tâche, à ses obligations. Synon. vulg. tirer au cul*.Plusieurs petits bourgeois avares, partis pour toucher une solde de mercenaires et résolus à tirer au flanc (Malraux, Espoir,1937, p. 497).Eux qui avaient rechigné, gouaillé, tiré au flanc, désobéi, ils s'étaient redonné un chef : un colonel (...) ils avaient pris un nom : les Croix de Feu! (Vialar, Carambouille,1949, p. 249).En compos. Un tire-au-flanc*. Tirage* au flanc.
♦ Région. (Canada). Flanc(-)mou. Personne sans énergie, qui manque de courage. Il réclamait (...) un gobelet d'eau, un outil, ou s'informait de l'heure, afin d'obtenir un répit. Le père Didace, le surveillait : − Le flanc-mou! Va-t-il encore s'éreinter (Guèvremont, Survenant,1945, p. 35).
♦ Littér. Avoir une plaie au flanc; avoir le fer au flanc. Être le siège d'une grande peine, d'un tourment. Si tu as ton rêve, moi j'ai ma plaie au flanc, qui m'a rongé et m'a laissé vide (...). C'est fini (...). Je ne crois plus à rien, à rien, à rien! (Zola, Paris,t. 1, 1897, p. 228).Solange Dandillot était revenue de Gênes avec le fer au flanc. Gênes aurait dû être une circonstance décisive. Qu'en était-il né? Rien (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1372).[Avec une valeur métaph.; avec un compl. prép. de désignant un inanimé] La luxure est une plaie mystérieuse au flanc de l'espèce. Que dire, à son flanc? À la source même de la vie (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1126).Les hommes au pouvoir jetteront-ils le manteau sur cette plaie au flanc de la Nation? (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 296).