−
Au fig. Qui change sans cesse et de ce fait devient insaisissable : 1. ... ses bergers lavés et pomponnés, se déchargeant, à tour de rôle, sur la tête de pleins pots de vers sentencieux et glacés, son Orphée qu'il compare à un rossignol en larmes, son Aristée qui pleurniche à propos d'abeilles, son Énée, ce personnage indécis et fluent qui se promène, pareil à une ombre chinoise, avec des gestes en bois, derrière le transparent mal assujetti et mal huilé du poème, l'exaspéraient.
Huysmans, À rebours,1884, p. 37.
♦
Emploi subst. avec valeur de neutre. Si la sociologie doit procéder des éléments les plus extérieurs aux éléments les plus intérieurs (...) de ce qui est consolidé à ce qui est immobile, du fixé au fluent (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 138).Rem. S'emploie souvent pour caractériser le style. Écriture romantique, fluente (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 44).
♦
Spéc. Qui s'écoule, qui passe. Caractère irrationnel et fluent du milieu temporel (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 116):2. On a seulement remplacé l'énergie mécanique par une énergie spirituelle, l'être discontinu de l'empirisme par un être fluent, mais dont on dit qu'il s'écoule, et que l'on décrit à la troisième personne.
Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 72.