FRELUQUET, subst. masc.
Fam. Jeune homme généralement mince, d'apparence frêle, de mise soignée; personnage léger, frivole et prétentieux. Synon. godelureau.Pour la tête, tu es un malin, mais (...) pour le corps, tu n'as jamais été qu'un freluquet (Renard, Journal,1894, p. 200).Freluquet au long cou surplombé d'un chapeau cerné d'un galon tressé, roquet rageur, rouspéteur et sans courage (Queneau, Exerc. style,1947, p. 92):Le Vicomte, suffoqué.−
Ces grands airs arrogants!
Un hobereau qui (...) qui (...) n'a même pas de gants!
Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses!
Cyrano. −
Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet...
Rostand, Cyrano,1898, I, 4, p. 44.
− Emploi adj. Sa comtesse bourgeoise et précieuse, (...) son marquis fringuant et freluquet (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 7, 1851-62, p. 12).Ce curé mondain et freluquet, ce parasite des tables riches (A. Daudet, Pte paroisse,1895, p. 193).
REM. 1. Freluquer, verbe intrans.Faire le freluquet, jouer au prétentieux.
2. Freluquant, ante, p. prés. et adj.Synon. fringant, frétillant.Tout freluquant de joie comme un z'oiseau (Barbusse, Feu,1916, p. 287).
Prononc. et Orth. : [fʀ
əlykε]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1609 petit freluquet (La Petite bourgeoise, in Sigogne,
Œuvres satyriques, 253 ds Quem. DDL t. 12). Dér. de la forme freluque de freluche*; suff. -et*. Freluque « mèche de cheveux » et freluche « ornement, petite chose de peu de valeur » suffisent à expliquer les emplois du mot, et un rattachement à freluquet désignant une pièce de monnaie de peu de valeur (xvies. ds Hug.) ne semble pas nécessaire (cf. P. Barbier ds R. Ling. rom. t. 6, p. 260 et aussi Valkh., p. 141 pour l'étymol. de freluque « petite pièce de monnaie noire » altération de frelin, ferlin* peut-être par contamination avec freluche*). Fréq. abs. littér. : 35.