GOTH, GOTHE, adj. et subst.
A. − (Celui) qui appartient à une peuplade venue de Scandinavie qui se répandit en Europe dans les premiers siècles de notre ère, se divisant en Ostrogoths et Wisigoths et ayant en Occident une réputation bien établie de barbarie. Jornandès rapporte que les femmes des Goths maniaient aussi bien la lance que leurs époux (Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 246).Son fils, Abd-al-Azyz, n'a-t-il point pris pour femme La veuve du roi goth qui mourut à Xérès? (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 7).
B. − [En parlant d'une chose] Propre à ce peuple, à ses descendants. Avec le goût barbare et charmant des bijoux goths (Huysmans, À rebours,1884, p. 54).D'après la vieille épopée gothe (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 47).Rem. Seuls Boiste 1834 et A. Daudet, loc. cit., dans la docum., donnent un fém. au mot, sous sa forme adjectivale.
Prononc. et Orth. : [go], fém. [gɔt]. Var. got (Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1521 subst. plur. Gotz (Charte ex Chartul. Latiniac fol. 257 vods Du Cange, s.v. Goti); 1532 gothz (Rabelais, Pantagruel, éd. V.L. Saulnier, chap. 8, 76); 1721 adj. got (Trév.). Empr. au b. lat.Gothi subst. plur. « les Goths », sing. Gothus, lat. gothones, forme en -o- plus récente que Gutones, se rattachant au got. Gut-piuda « peuple goth » (cf. FEW t. 16, pp. 103-104; v. aussi Schönfeld, Wörterbuch der altgermanischen Personen- und Völkernamen, Heidelberg, 1965, s.v. gutones).