1. [En parlant d'une pers. appartenant à un des grands corps de l'État] Qui, après avoir cessé d'exercer une fonction, une charge, un emploi, en conserve le titre et les prérogatives honorifiques. Conseiller, inspecteur, recteur honoraire. L'adjectif émérite s'est dit d'abord d'un fonctionnaire qui prend sa retraite; par une imitation pédante du latin, on appelait professeur émérite ce que l'on désigne aujourd'hui du nom de professeur honoraire (Vendryes, Langage,1921, p. 232) :1. Le ministère public près la haute cour de justice comprend un procureur général et deux avocats généraux nommés par décret en Conseil des ministres parmi les magistrats honoraires ou en exercice de la cour de cassation ou des cours d'appel.
De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 409.
2. P. ext. et gén. p. plaisant. Qui n'a plus de ses activités, de son rôle, de sa fonction que la dénomination; qui a cessé d'agir, qui n'a plus d'effets, d'efficience. − [En parlant d'une pers. considérée du point de vue de ses activités sociales ou affectives] Amant, séducteur honoraire. On se promet (...) d'aller (...) bien caché, mener la vie du brigand honoraire qui a le sac sans la corde (Vallès, Réfract.,1865, p. 166).Elles entraient dans l'ombre indistinctes, dans la ligue des épouses honoraires contre les deux ou trois en fonction (Arnoux, Visite Mathus.,1961, p. 121).
− [En parlant d'une réalité vécue] La conscience populaire a tant de peine (...) à refuser une existence réelle au passé, qu'elle admet (...) une autre conception, également imprécise, selon laquelle le passé aurait une sorte d'existence honoraire. Être passé, pour un événement, ce serait tout simplement être mis à la retraite, perdre l'efficience sans perdre l'être (Sartre, Être et Néant,1943, p. 152).