A. − Enceinte, lieu dans lequel on s'isole. L'extrême branche de mon taxaudier, qui devient véritablement mon isoloir, mon donjon, et où mes frères ne me suivent jamais, car l'escalade n'est pas de tout repos (H. Bazin, Vipère,1948, p. 228).−
En partic. Cabine dans laquelle un électeur est tenu de placer dans une enveloppe son bulletin afin de préserver le secret de son vote : Il [mon grand-père] remplissait ponctuellement ses devoirs d'électeur, sortait rajeuni de l'isoloir, un peu fat et, quand nos femmes le taquinaient : « Enfin, dis-nous pour qui tu votes! », il répondait sèchement : « C'est une affaire d'hommes! »
Sartre, Mots,1964, p. 146.
B. − Vieilli ou littér. 1. Synon. de isolateur (v. ce mot B).Ce fut le 6 février que fut commencée la plantation des poteaux, munis d'isoloirs en verre, et destinés à supporter le fil, qui devait suivre la route du corral (Verne, Île myst.,1874, p. 391).
2. Synon. de isolant (v. ce mot B 1).On raconte que [la] chambre [de Proust] était tapissée de liège comme isoloir des bruits (Léautaud, Journal littér.,1922-24, p. 118).
3. Synon. de isolant (v. ce mot B 2).Il [le Père Valensin] signe Auguste Valensin, car lui déplaît cette sorte d'isoloir que risque de faire sa soutane, dans ses rapports avec le public (Gide, Journal, 1948, p. 328).