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Machiner qqc.Machiner un complot, un crime; machiner la ruine, la perte de qqn. Elle se mit à machiner tout bas une de ces vengeances doublées de fourberie (Murger, Scènes vie jeun.,1851, p. 105).Quand il avait machiné une bonne déception, il se régalait, pendant des journées entières, des épouvantes humbles d'Hélène et de l'attitude irritée de Tiburce (Zola, M.Férat, 1868, p. 261).Attendrait-on qu'il machinât quelque scélératesse mieux réussie? Il fallait bien en venir à la grande explication (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 252).♦ Emploi passif. Ceux-ci [les seigneurs] (...) le poussèrent à la vengeance (...). Le tout fut machiné et dressé sous couvert de châtiment céleste (...) et (...) moyennant des actes et des conventions formelles qui simulaient la légalité (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 4, 1851-62, p. 417).Il me paraît très concevable que ces «documents» ont pu être machinés par Vichy, en vue de porter un tort grave et, même, irréparable à la France libre (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 334).
♦ Emploi pronom. Il se machine pour moi et Locke une affaire d'or (Stendhal, Corresp., 1805, p. 205).Il se machine cette nuit quelque chose d'extraordinaire dans cette tête-là (...) et dans ma maison (Feuillet, Scènes et com., 1854, p. 66).
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Machiner qqc. contre qqn.Machiner qqc. contre le gouvernement. Il revient d'une mission (...) sollicitée pour surprendre quelque chose de ce que machine contre nous l'inquiétant Bismarck (Goncourt, Journal, 1888, p. 749).J'aurais bien voulu lui donner une leçon avant que l'animal ne machinât dans sa cervelle d'homme de loi Dieu sait quelle manigance contre moi (Cendrars, Main coupée, 1946, p. 135).♦ Emploi pronom. Il est bien possible qu'il se machine quelque chose contre nos intérêts (Balzac, U. Mirouët, 1841, p. 179).