A. − [Parfois avec maj.] Livre liturgique à l'usage du célébrant, contenant l'ordinaire de la messe, le propre du Temps et le propre des Saints. Missel romain; rubriques du missel; présenter, porter le missel. Ses connaissances (...) se bornaient à réciter, par coeur, les prières de son missel, dont il pouvait rendre à peu près le sens à ses ouailles (Stendhal,Chartreuse,1839, p.16).Les gamins (...) se pressaient autour du grand pupitre, grimpaient sur le tabouret du chantre, ouvraient le missel (Flaub.,MmeBovary,t.1, 1857, p.129):1. ... elle alla à la sacristie chercher le Missel, qu'elle plaça sur le pupitre, du côté de l'épître, sans l'ouvrir, la tranche tournée vers le milieu de l'autel.
Zola,Faute Abbé Mouret,1875, p.1215.
− ARCHÉOL. CHRÉT. Ce même ouvrage en tant qu'oeuvre d'art, manuscrit richement enluminé et ouvragé. Enluminures, miniatures de missel. À la bibliothèque de Saint-Dié (Vosges), il y a un missel haut d'un mètre, écrit sur vélin, orné de miniatures. Il est du quinzième siècle (Barrès,Cahiers,t.4, 1906, p.148).
−
De missel, loc. adj., p. métaph. ♦ Qui évoque la tranche d'un missel. Sur la chaîne des monts qui fermaient l'horizon, à la frontière du Sahara, flamboyait un ciel de missel (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Allouma, 1889, p.1306).
♦ Qui évoque les miniatures d'un missel. La petite laitière (...), avec un visage si fin, des traits de missel! (La Varende,Roi d'Écosse,1941, p.13).
B. − Livre de piété à l'usage des fidèles contenant l'essentiel des messes de l'année et des prières plus ou moins nombreuses. Synon. livre* de messe, paroissien.Missel quotidien des fidèles; missel des dimanches; vieux missel; missel doré sur tranche; feuillet, image, page, signet de missel; feuilleter un/son missel; suivre la messe dans son missel; offrir un missel. Je n'osais relever les yeux de mon missel, où je lisais et relisais obstinément ces paroles que l'on prononce à l'Introït pour la messe de mariage: «Deus Israël conjugat vos...» (Bosco,Mas Théot.,1945, p.20):2. Elle ouvrait le missel à la première page sous ses yeux et lisait aussi bien la messe d'un abbé que le commun des docteurs ou le propre du temps.
Guèvremont,Survenant,1945, p.59.