NOTRE-DAME, subst. fém. et interj.
I. − Subst. fém. RELIG. CATH. A. − La Vierge Marie. Un hymne, une prière à Notre-Dame: 1. Exaucez-nous, ô Notre-Dame!
Nous qui vous prions pour les morts,
Et pour le salut de notre âme
Qui craint la plus petite flamme
Ne pouvant brûler que le corps!
Nouveau, Valentines, 1886, p.238.
B. − P. méton. 1. Fête en l'honneur de la Vierge. La Notre-Dame d'août, de septembre (Ac.).
2. Nom d'église consacrée à la Vierge. Notre-Dame de Paris, de Lourdes. Quand notre bateau doubla Notre-Dame de la Garde, dix religieuses (...) ont prié pour obtenir une traversée favorable (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p.27).
3. Image, représentation de la Vierge. Des Notre-Dame en chromo, en plâtre peint: 2. Sur la cheminée, la glace (...) était couverte, à sa partie inférieure, d'une draperie de velours cramoisi sur laquelle une Notre-Dame de Lourdes s'enlevait toute blanche, avec sa jolie écharpe bleue.
A. France, Orme, 1897, p.5.
II. − Interj. ou loc. interj., vieilli. [Exprime l'étonnement, la surprise] (Par) Notre-Dame! Synon. Dame! (v. dame1II).Quoi! vous voulez jouer de moi, par Notre-Dame! Vous voulez pénétrer les secrets de mon âme! (Dumas, Hamlet, 1848, iii, 5, p.225).Notre-Dame, dit-elle! Voyez elle est lourde comme un éléphant et fine comme un insecte (A. France, Lys rouge, 1894, p.35).
Prononc. et Orth.: [nɔtʀ
ədam]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1130-40 Nostre Dame «la Vierge Marie» (Wace, Conception N.D., éd. W. R. Ashford, 853); 1680 «fête de la Vierge» la nôtre-Dame d'Oût, de Septembre (Rich.); av. 1695 ma petite Notre-Dame de plomb (Fénelon, Dialogues des morts [Louis XI, Philippe de Commines] ds OEuvres, Paris, Hachette, 1879, t.2, p.122); 1732 «église dédiée à la Vierge» Notre-Dame d'Amiens (Trév.). Comp. de l'art. fém. notre* et de dame* désignant la Vierge (1130-40, Wace, op. cit., 1415; 1425).