1. Expr. et loc. ♦ Affaire d'or, en or (fam.). Affaire très rémunératrice ou très profitable. Le Gambrinus [une brasserie] ouvrit partout des succursales et fit des affaires d'or (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.234).
♦ Faim, soif, fureur de l'or (littér.). La passion effrénée de la richesse. Quand on a ouvert son âme à des passions d'une autre espèce, comme à la soif de l'or ou des honneurs, on leur immole tout (Robesp.,Discours, Jug. Louis XVI, t.9, 1792, p.89).
♦ Mine* d'or. V. supra I A 1.Veau* d'or. Adorer le veau* d'or.
♦ Jeter, distribuer, semer l'or (à pleines mains). Dépenser sans compter, inconsidérément, généreusement. On l'a vu parcourir nos rues, semant l'or et les conseils, prodiguant partout les plus sublimes soins (Latouche, L'héritier,Lettres amans, 1821, p.147).
♦ Couvrir d'or (qqn). (L')enrichir. C'est couvert d'or que vous en deviez repartir, les femmes calées sur un matelas d'obligations (Romains,Knock, 1923, i, p.7).
♦ Marcher sur l'or (Ac. 1835, 1878). Être riche. Être gorgé d'or, nager dans l'or; avoir des monceaux d'or (Ac. 1798-1935); Être riche. L'idée que Fontan les empêchait, elle, le gamin et sa mère, de nager dans l'or, l'enrageait (Zola,Nana, 1880, p.1309).Mod. Rouler sur l'or. Être riche. J. A. roule sur l'or −mais il aime donner à entendre qu'il saurait supporter d'être riche encore bien plus (Gide,Feuillets, 1911, p.352).[Souvent à la forme négative] Tout ça ne lui permettait pas de rouler sur l'or. Il avait eu de la difficulté même à se payer une petite Peugeot de rien du tout (Aragon,Beaux quart., 1936, p.38).
♦ Être cousu* d'or.
♦ Acheter, vendre au poids de l'or, à prix d'or. Acheter, vendre très cher. Cheval qu'elle avoit acheté à prix d'or (Cottin,Mathilde, t.1, 1805, p.288).Il n'y aurait pas eu cet engouement pour le navire merveilleux, (...) les passagers ne se seraient pas disputé les places à prix d'or (Peisson,Parti Liverpool, 1932, p.108).
♦ Valoir de l'or. Avoir une grande valeur, être excellent, réunir de nombreuses qualités. Synon. valoir son pesant d'or.Manuscrit (...) qui vaut de l'or (Courier,Lettres Fr. et Ital., 1810, p.825).
♦ Promettre des monts d'or. ,,Promettre de grandes richesses`` (Ac. 1798-1935).
♦ Faire un pont d'or à qqn. L'avantager, lui offrir une situation lucrative. Je dirai à mon mari (...) qu'il faut à l'instant te faire un pont d'or (Stendhal,Rouge et Noir, 1830, p.120).Le directeur de la Fleur du Saron, petit hebdomadaire rédigé en hébreu, lui offrait la fortune: un traitement de vingt francs par mois. S'élancerait-il sur ce pont d'or? (Tharaud,An prochain, 1924, p.192).Faire un pont d'or à l'ennemi (vieilli). ,,Lui faciliter la retraite`` (Ac. 1878, Littré).
♦ Pour tout l'or du monde (dans une phrase négative). Pour rien au monde. Pour tout l'or du monde, je ne voudrais pas changer de maître (Musset,A. del Sarto, 1834, ii, 1, p.76).
♦ C'est de l'or en barre. C'est quelque chose de sûr, de monnayable. Ma succession était de l'or en barre. Aussi m'aimait-on fort (Courier,Lettres Fr. et Ital., 1807, p.750).La parole de votre excellence est de l'or en barre pour moi (Stendhal,L. Leuwen, t.3, 1835, p.235).
− Proverbe. Tout ce qui brille n'est pas or. Tout ce qui présente les apparences de la richesse, de la valeur n'en a pas toujours la réalité. V. briller ex. 6.