OPPOSITE, adj. et subst. masc.
I. − Emploi adj. [Dans un cont. métaph.] Opposé. Un même fait porte des rameaux opposites et le malheur qu'il engendre annule le bonheur qu'il avait causé. Il m'était arrivé le contraire de ce qui se produit si fréquemment (Proust,J. filles fleurs,1918, p.624).
II. − Emploi subst. masc., littér. L'opposé, le contraire. Moi, pacifique, pour ne pas me trouver à portée de sa soif de gloire, je me place à son opposite (Arnoux,Roy. ombres,1954, p.105).−
Loc. adv. À l'opposite ♦ En face, vis-à-vis. L'auteur [Chateaubriand] nous montre, pendant une traversée de l'Océan, le globe du soleil couchant (...): la lune à l'opposite, qui se lève à l'Orient (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.2, 1862, p.87).
♦ Au contraire. Il lui est arrivé, à certains jours (...) de regretter, tout à l'opposite, je ne sais quelle époque du haut Moyen-Âge (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.2, 1862p.407).
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Loc. prép. À l'opposite de ♦ En face de. L'organe travailleur volontaire se présente sous deux modèles, à l'opposite l'un de l'autre (Arts et litt., 1935, p.44-4).
♦ Au contraire de. La parole vivante de Churchill, à l'opposite du prêchi-prêcha abstraitement démocratique de Roosevelt, du merveilleux silence ou de la sainte colère de Staline (Cendrars,Lotiss. ciel,1949, p.34).
Prononc. et Orth.: [ɔpozit], [o-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 adj. partie opposite «opposée» (Chirurgie Henri de Mondeville, 638 ds T.-L.); id. subst. masc. «le contraire, l'opposé» (ibid., 2117, ibid.); 2. ca 1325 a l'opposite «en face» (Eglis. et monast. de Paris, p.36, Bordier ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. oppositus adj. et subst. «placé devant, opposé», «action d'opposer, fait d'être opposé». Fréq. abs. littér.: 29. Bbg. Quem. DDL t.1.